Les retombées économiques de 5,2 G$ pour Bombardier en cas de succès dans le contrat AMC

Les retombées économiques de 5,2 G$ pour Bombardier en cas de succès dans le contrat AMC

Bombardier parierait sur l’intégration des systèmes de General Dynamics à sa plateforme Global 6500 dans le cadre d’un éventuel appel d’offres du gouvernement canadien. (Photo : Bombardier)

Le Canada pourrait bénéficier de retombées économiques de 5,2 milliards de dollars si Bombardier obtenait le contrat canadien d’aéronef multimission (AMC) du ministère de la Défense du Canada, selon les chiffres présentés par le constructeur aéronautique québécois.

Ces chiffres sont tirés d’une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) préparée pour Bombardier. Le document fait partie des efforts de Bombardier pour pousser le gouvernement canadien à lancer un appel d’offres afin de remplacer les CP-140 Aurora actuellement utilisés par l’Aviation royale canadienne (ARC), plutôt que de passer un contrat direct d’une valeur de 9 milliards de dollars avec le constructeur américain Boeing pour l’achat d’appareils Poseidon P-8A.

L’étude estime que les retombées directement liées au contrat AMC seraient de 2,8 milliards de dollars en produit intérieur brut (PIB) si Bombardier et son partenaire General Dynamics Mission Systems Canada (GDMS) remportaient l’éventuel appel d’offres. Le nombre d’emplois soutenus serait de 22 650, et les revenus fiscaux supplémentaires pour le gouvernement sont estimés à 800 millions de dollars.

Bombardier insiste notamment sur les avantages qu’il y aurait à attribuer ce contrat à une entreprise canadienne plutôt qu’à une entreprise américaine. L’expertise développée permettrait une “exportation potentielle” de 40 AMC vers les marchés internationaux, ce qui représenterait un PIB total de 5,2 milliards de dollars sur la durée de construction des appareils.

“Il est important de comprendre toutes les ramifications économiques de cette décision”, déclare Pierre Pyun, vice-président des Affaires gouvernementales et industrielles chez Bombardier. “Nous demandons à nouveau la mise en place d’un processus compétitif, équitable et transparent avec un appel d’offres, afin que le gouvernement puisse avoir le choix. Pour nous, il s’agit d’une opportunité générationnelle, car le gouvernement ne remplace pas souvent ses appareils.”

Difficile à comparer

Boeing a récemment avancé un chiffre de près de 360 millions de dollars par an en termes de retombées canadiennes liées à son appareil Poseidon P-8A.

Il reste cependant difficile de comparer les retombées avancées par Boeing et Bombardier et de déterminer lesquelles seraient les plus avantageuses.

“Nous n’avons pas vu ce que Boeing a publié”, avance Pierre Pyun. “Mais si je ne me trompe pas, ils ne mentionnent pas la durée du programme ni son impact cumulatif.”

De la même manière, n’ayant pas tous les détails fournis par un appel d’offres, il devient difficile pour Bombardier de fournir un prix précis pour les avions qu’elle livrerait si elle était sélectionnée.

“Nous ne sommes pas censés arriver à ce stade du processus car tout ce qui a été publié ce sont des exigences générales”, affirme Pierre Pyun. “Pour pouvoir proposer un prix, il faudrait un appel d’offres et des spécifications précises. Malgré cela, nous sommes tout à fait convaincus que nous serions compétitifs.”

Avantages

Bombardier a également profité de l’occasion de la présentation du rapport de PwC pour mettre en avant ce qu’elle considère comme les avantages de l’appareil qu’elle propose à l’ARC, en plus des bénéfices économiques.

Tout d’abord, Anne-Marie Thibodeau, directrice de l’Acquisition de contrats chez Bombardier Défense, souligne que la sélection du consortium Bombardier et GDMS permettrait de proposer à l’ARC une solution “entièrement canadienne”.

“Nous nous appuyons sur des contenus canadiens existants”, note-t-elle. “Le produit et la main-d’œuvre seraient locaux, et il y aurait des bénéfices directs pour l’économie.”

Un autre aspect à prendre en compte est celui des “capacités souveraines”, ce qui signifie, explique Pierre Pyun, qu’il ne serait pas nécessaire de demander à un autre pays d’effectuer des modifications sur les appareils.

“Avec la plateforme et les systèmes fabriqués au Canada, et je pense que très peu de pays ont la capacité de développer un avion de A à Z”, précise-t-il. “Il s’agit là d’une expertise stratégique qui peut être utilisée comme levier pour devenir leader dans ce domaine.”

Bombardier affirme en outre que ses Global 6500 modifiés seraient des appareils modernes par rapport au P-8A de Boeing ou au CP-140, qui date des années 70.

“Ce que nous ferions, c’est prendre le système de GDMS et le mettre sur la plateforme Global 6500”, explique Anne-Marie Thibodeau. “Notre plateforme est moderne, fiable et elle est encore en production, alors que Boeing propose un produit en fin de vie.”

Boeing a en effet annoncé qu’il cesserait la production du P-8A après 2025 s’il ne recevait pas de nouvelles commandes.

Capacités

Bombardier a également tenu à rectifier les “fausses perceptions” qu’elle rencontre.

Le gouvernement vise une première livraison en 2032 et une dernière en 2037. Plusieurs observateurs doutent de la capacité de Bombardier à livrer son nouvel appareil militaire à temps en raison des délais liés à l’intégration des systèmes de GDMS au Global 6500. Pierre Pyun affirme toutefois être “totalement convaincu que nous respecterons ces échéanciers”.

Une autre perception qui a été relayée à Bombardier est que l’avion proposé par Boeing est déjà en service, tandis que celui de l’entreprise québécoise devrait passer par toutes les étapes de l’intégration des systèmes de GDMS à ses avions.

Bombardier se défend en affirmant réutiliser des technologies “complètement compatibles” et croire qu’elle offre la meilleure solution technique pour répondre aux exigences de l’ARC.

“Nous proposons une solution à faible risque”, estime Anne-Marie Thibodeau. “Nous reprenons les mêmes systèmes (que ceux du CP-140) et nous les intégrons sur une plateforme moderne.”

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