Les révélations sur les affaires de Hunter Biden mettent Joe Biden dans l’embarras

Joe Biden pensait se débarrasser du fardeau politique représenté par son fils, cible constante des Républicains cherchant à discréditer le Président. Hunter a finalement plaidé coupable dans deux affaires distinctes de fraude fiscale et d’infraction à la législation sur les armes. Si le juge accepte la transaction (l’audience est prévue le 26 juillet), cela mettra fin à cinq ans d’enquête et évitera à Hunter Biden d’aller en prison.

Club de golf ou boîte à hôtesses

Malheureusement, les Républicains ont rendu public le témoignage de Gary Shapley devant la Commission des voies et moyens de la Chambre. Cet agent du service des impôts (IRS), devenu un lanceur d’alerte, a révélé des informations choquantes sur les fausses déclarations fiscales de Hunter Biden, ainsi que sur son mode de vie. Il s’est avéré que les paiements de prostituées étaient déguisés en frais professionnels et qu’une prétendue cotisation à un club de golf cachait en réalité l’inscription à un sex club de Los Angeles.

Shapley a également fourni des documents qui semblent étayer les principales critiques des Républicains à l’encontre de Hunter Biden, notamment sa tendance à exploiter la réputation et les relations de son père, en particulier lorsqu’il était vice-président de Barack Obama de 2009 à 2016, pour favoriser ses affaires en Chine et en Ukraine. On ne sait cependant pas si Joe Biden a été complice ou non.

Des anomalies

Gary Shapley accuse principalement le ministère de la Justice d’avoir mené une enquête très légère sur les soupçons de fraude fiscale. Ce reproche est corroboré par un enquêteur de l’IRS, dont le témoignage a également été publié jeudi, mais de manière anonyme. Ce témoin mentionne des pratiques “totalement anormales”, telles que l’interdiction de questionner les enfants de Hunter Biden, alors même que celui-ci avait demandé une exonération pour des versements en leur faveur. Il s’agissait pourtant d’une procédure de routine, mais visiblement, dans le cas des petits-enfants du Président, cette initiative dérangeait.

Un procureur nommé par Trump

Le ministère de la Justice a rejeté ces accusations en rappelant que le procureur général du Delaware, David Weiss, avait toute latitude pour mener l’enquête comme bon lui semble. Nommé par Donald Trump, il ne peut être soupçonné de vouloir ménager la famille Biden. Pourtant, Shapley affirme avoir évoqué des entraves à son travail.

Les charges retenues contre Hunter Biden sont relativement mineures et cette affaire judiciaire pourrait être rapidement oubliée. Cependant, Joe Biden doit supporter le coût moral et politique, d’autant plus lourd à porter que le Président ne cesse de répéter qu’il est “fier” de son fils. La souffrance doit être d’autant plus grande qu’il aurait certainement aimé voir Hunter faire campagne à ses côtés, comme il l’a fait en 2008.