VINHEDO – En embarquant sur le vol Voepass 2283 avec son fils de quatre ans et sa mère, Josgleidys Gonzalez s’était embarquée pour un long voyage qui devait les emmener dans son Venezuela natal, puis en Colombie.
Mais ses rêves, et ceux de tous les autres à bord, ont été anéantis lorsque l’avion s’est écrasé cette semaine dans l’État de Sao Paulo au Brésil.
La famille, qui avait émigré au Brésil, faisait partie des 58 passagers et des quatre membres d’équipage de l’avion qui s’est écrasé vendredi dans la ville de Vinhedo et a pris feu. Tous ont été tués.
Gonzalez avait 25 ans et son bébé Joslan quelques mois à peine lorsqu’ils sont arrivés il y a quatre ans à Cascavel, une ville de 350 000 habitants dans l’État du Paraná, dans le sud du pays.
C’est là qu’elle a trouvé du travail comme caissière dans un supermarché, a raconté à l’AFP son amie brésilienne Thaiza Evangelista.
Les Gonzalez font partie des 7,7 millions de personnes, selon le décompte de l’ONU, qui ont fui le Venezuela ces dernières années alors que le pays traverse une série de crises politiques et économiques.
Mais la famille trouvait la vie chère au Brésil et avait décidé de déménager en Colombie, après une courte escale au Venezuela pour régler les formalités administratives.
“Ils avaient des amis (en Colombie) et n’auraient pas eu à payer pour un logement, car ici le plus difficile c’est le loyer”, a déclaré Evangelista, 52 ans, qui avait aidé la famille dans les derniers préparatifs du voyage.
– ‘Un dernier message’ –
Amoureuse des animaux, elle avait persuadé son amie d’emmener avec elle son chien de six mois, Luna, et avait même collecté des fonds pour payer le coût supplémentaire.
C’était en partie pour le bien du jeune Joslan, a-t-elle dit, qui « pleurait sans arrêt, car il ne voulait pas la laisser derrière lui ».
Evangelista les avait aidés à mettre en place un plan de voyage compliqué : ils devaient d’abord prendre l’avion pour Sao Paulo, puis un autre avion pour Boa Vista, dans le nord, avant de monter dans une camionnette jusqu’à la ville frontalière de Pacaraima – et enfin prendre un bus pendant 12 heures pour rejoindre leur ville natale de Ciudad Bolivar au Venezuela.
« Elle m’a envoyé un dernier message à 11h16, disant que tout allait bien et qu’ils étaient sur le point de monter dans l’avion », a déclaré Evangelista.
Mais plus tard, à sa grande consternation, elle a commencé à recevoir des SMS concernant le crash d’un avion à destination de Sao Paulo.
“J’étais désespérée… la liste (des victimes) ne sortait pas”, a-t-elle déclaré par téléphone depuis Cascavel, où ses amis et voisins s’étaient réunis en apprenant la tragique nouvelle.
La compagnie aérienne brésilienne Voepass a confirmé plus tard que parmi les personnes à bord du vol 2283 se trouvaient Josgleidys Gonzalez et son fils, sa mère Maria Gladys Parra et leur chien Luna.
– ‘Un guerrier’ –
Josgleidys Gonzalez était « une guerrière », a déclaré son amie, ajoutant : « Elle était très appréciée. Il est très difficile de garder sa douceur, son honnêteté et son intégrité quand on a traversé tant de difficultés. »
Neirelis Orta, une Vénézuélienne de 33 ans qui avait également émigré au Brésil et vivait à Cascavel depuis février, travaillait avec Gonzalez au supermarché.
“Elle avait économisé pour aller chercher des papiers” pour son fils au Venezuela, a expliqué Mme Orta à l’AFP.
« Cela me rend très triste de se priver de tant de choses, de pouvoir manger ou acheter un vêtement qu’on aime parce qu’on a un projet, un voyage, et puis voir ses rêves se terminer comme ça…
« Nous sommes dévastés et nous ne cessons de dire qu’elle ne méritait pas ça. Elle était pleine d’espoir et de rêves.
« C’est tout simplement horrible. »
– par Lucia Lacurcia
Les informations contenues dans l’article publié représentent les points de vue et opinions de l’auteur et ne représentent pas nécessairement les points de vue ou opinions d’eNCA.com.
2024-08-12 08:48:31
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