Hier soir, les Roms expulsés du bidonville des Coquetiers se sont rassemblés devant la mairie de Bobigny. Le matin même, les forces de l’ordre avaient évacué les 120 occupants de ce campement, qui sont alors restés plusieurs heures, entourés par les bénévoles qui les soutiennent, avenue Salvador-Allende, sous le pont ferroviaire. Le bidonville était situé sur des terrains appartenant à la ville, au conseil général et à la RATP. « Nous demandons l’ouverture d’un gymnase au moins pour cette nuit. Dans ce camp, une trentaine d’enfants sont scolarisés », martelait Véronique Decker, la directrice de l’école Joliot-Curie de Bobigny. La maire PC Catherine Peyge a refusé d’ouvrir un équipement sportif, et demande le relogement des familles par la préfecture. « L’Etat les empêche de retourner sur la parcelle appartenant à la ville. Or la commune n’a pas demandé d’évacuation. C’est une expulsion hors la loi! L’Etat doit accompagner les familles qui se trouvent à la rue », s’insurge-t-elle. Dès hier matin, l’Etat avait fait trois propositions de logements « pour des personnes vulnérables », indique la préfecture.
Les bénévoles ne désarment pas. « Comment va-t-on faire pour cette femme soignée pour un cancer? Elle est sous chimiothérapie. Elle a besoin d’une chambre d’hôtel où se reposer », s’inquiète la directrice. « Il faut qu’on cesse de nous expulser », demande David, 10 ans, qui a fait sa rentrée, en avance, lundi, dans une classe de remise à niveau.
Expulsions à répétition
L’enfant est né à Saint-Denis. En trois ans, il a été expulsé cinq fois. « On a l’impression d’être traités comme des animaux », poursuit ce garçonnet qui aime l’école, les mathématiques surtout, et envisage de longues études. « Peut-être qu’en droit, je pourrais avoir mes chances? Rien que sur la question des expulsions, d’un point de vue juridique, je commence à en connaître un rayon », ironise ce petit garçon. Pour l’heure, il rêve d’avoir un jour un terrain propre, avec de l’eau courante et de l’électricité d’où il n’aurait plus à bouger. « Grâce à l’école, je vais changer ma vie », sourit-il.
Questionné sur le sujet, à Lyon, le ministre de Education, Vincent Peillon, a jugé « inacceptable » que les enfants de Roms déplacés subissent des « ruptures de scolarité ».
2013-08-28 10:00:00
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