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Les Sénégalais reprennent timidement leurs activités après les violences : l’impact économique et les risques politiques persistants

Les Sénégalais reprennent timidement leurs activités après les violences : l’impact économique et les risques politiques persistants

Les Sénégalais ont repris leurs activités progressivement ce lundi. Le pays est toujours sous le choc des violences récentes, qui ont engendré des conséquences économiques importantes, et dans la crainte d’une nouvelle flambée de violence dans un contexte politique incertain. Les travailleurs de l’économie informelle, qui représentent une grande majorité des Sénégalais au quotidien, ont ré-ouvert leurs échoppes à Dakar en calculant les pertes subies et en prenant conscience des facteurs qui ont alimenté les violences de la semaine dernière et qui restent encore présents. Magaye Gaye, 19 ans, qui travaille comme vendeur de produits de toilette sur le marché Sandaga dans le centre de la capitale, a fermé son étal la veille du verdict contre l’opposant Ousmane Sonko, qui a mis le feu aux poudres. Étant donné que ses économies ont été dépensées pour vivre, il a décidé de reprendre le travail, mais il est encore inquiet. Les heurts les plus violents depuis des années ont éclaté à la suite de la condamnation de M. Sonko à deux ans de prison dans une affaire de mœurs qui l’empêchera de se présenter à la présidentielle de 2024. De nombreux jeunes hommes ont affronté les forces de sécurité, pillé des équipements publics et incendié des commerces et des stations-service, causant des dégâts considérables et paralysant les activités jusqu’au week-end. Bien que la plupart des rues de la capitale soient progressivement remplies, de nombreuses agences bancaires sont restées fermées, suscitant des files interminables devant les guichets des banques, car une grande partie des paiements s’effectue en liquide. Le gouvernement a suspendu l’internet mobile et bloqué l’accès aux réseaux sociaux, comme WhatsApp, Facebook ou Twitter, ajoutant encore plus de pression économique et sociale sur la population. Les dommages subis sont déjà considérables, avec “des milliards de francs CFA perdus en deux jours”, déclare le consultant économique Mansour Sambé, qui ajoute que le plus grand danger pour les investisseurs est les risques politiques. Avec les incertitudes d’ici à la présidentielle de 2024, “c’est tout le second semestre qui risque d’être perdu”. Le président doit donc prendre la parole et rassurer la population à l’approche de la fête musulmane de Tabaski, qui se profile à l’horizon.

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