2024-11-19 18:00:00
Il y a de la peur parmi ceux qui font le tour du monde. Les foils ont rendu les bateaux de la classe Imoca plus rapides et plus exigeants à manœuvrer. Deux skippers revenaient d’une des régates de qualification avec des traumatismes crâniens.
Experts, journalistes et fans se sont frottés les yeux avec stupéfaction lors du Vendée Globe : au bout d’une semaine, Jean Le Cam, 65 ans, était en tête avec un bateau sans foils. Lors du tour du monde sans escale, une vaste zone de calme peu après Madère a rapproché le peloton et la régate a pratiquement repris.
Le classement intermédiaire a été considérablement bouleversé. Le Genevois Alan Roura, qui figurait auparavant dans le top 20, s’est soudainement retrouvé deuxième. Là où il y a eu une tempête tropicale il y a quatre ans, une vaste zone de vents faibles s’est développée. La question qui se posait à tous était : où le vent va-t-il augmenter plus tard : à l’ouest, au centre ou à l’est ?
De telles questions n’étaient plus d’actualité pour Maxime Sorel. Le Français, dixième de son premier Vendée Globe il y a quatre ans, a été le premier à devoir abandonner sa course vendredi. Peu après le décollage, il s’est blessé à la cheville alors qu’il réparait la grand-voile bloquée. Malgré de fortes douleurs, il poursuit son chemin et monte même au mât.
À Madère, un médecin a diagnostiqué une déchirure partielle du ligament externe de la cheville. “Je ne suis pas déçu, mais frustré”, a déclaré Sorel, qui a gravi l’Everest l’année dernière et est donc le seul à avoir conquis “l’Everest des mers”, comme le Vendée Globe est aussi appelé la plus haute montagne du monde. .
🚨 Le skipper de V and B – Monbana – Mayenne, @MaximeSorel a pris la décision d’abandonner ce vendredi à la mi-journée. Depuis le deuxième jour, sa cheville enflait à la suite d’un choc, alors qu’il tentait de réparer ses problèmes de hook et de rail de grand-voile. Un problème… pic.twitter.com/pAUbvVPaLa
— Vendée Globe (@VendeeGlobe) 15 novembre 2024
Justine Mettraux porte un casque semblable à celui d’un joueur de rugby lorsque le bateau navigue à une vitesse de 15 à 20 nœuds
La peur des blessures est courante chez tous les circumnavigateurs. Les foils ont rendu les bateaux de la classe Imoca plus rapides et plus exigeants à manœuvrer. La vie à bord, dans un environnement caractérisé par des chocs violents, un grand bruit et des mouvements constants, devient une rude épreuve pour les marins.
François Gabart, vainqueur du Vendée Globe 2012, le disait il y a deux ans : « On ne parle plus de petits bobos, mais de pathologies qui s’apparentent de plus en plus à celles que l’on retrouve dans les accidents de la route. Deux skippers sont revenus d’une des régates de qualification il y a près d’un an avec des traumatismes crâniens. Le Français Sébastien Simon s’est blessé à la colonne cervicale suite à une chute et a dû porter un corset pendant trois mois.
Depuis ce matin et le choc avec un OFNI, @SebastienSimon_ a mis la course entre parenthèses. Il progresse avec la grand-voile affalée (il reste uniquement la corne) et sous tourmentin (petite voile de tempête). C’est désormais la sécurité qui prime.
➡️ pic.twitter.com/5thSSrPxdf— Vendée Globe (@VendeeGlobe) 2 décembre 2020
Se protéger d’éventuels accidents est depuis longtemps un enjeu pour les marins. La Genevoise Justine Mettraux porte un casque semblable à celui d’un joueur de rugby lorsque le bateau navigue à une vitesse de 15 à 20 nœuds. De même le Britannique Sam Davies, qui propose même deux modèles : un casque pour usage intérieur et un deuxième, type casque de chantier, pour lorsqu’il doit monter au mât. Elle porte également un gilet de protection après s’être cassé quelques côtes lors du dernier Vendée Globe. Les deux marins ont également installé leurs sièges de navigation face au sens de la marche pour amortir les chocs.
Pour Boris Herrmann, l’installation d’un « siège pilote » inclinable a été la mesure la plus importante que lui et son équipe ont prise sur son nouveau yacht Open 60. L’Allemand affirme que le siège soutient son dos et le rapproche du cockpit, lui permettant de sortir du siège très rapidement.
Charlie Dalin a adopté l’approche la plus extrême en matière d’ergonomie. Dans une vidéo Vous pouvez voir les mesures que le Français a prises pour rendre la vie sur le bateau plus agréable et plus sûre. Le skipper n’a ainsi plus besoin de se lever de son siège central et amortissant, tout est à sa portée ; les tableaux de bord, les commandes des écrans, les instruments, le téléphone satellite, la radio, le radar et même le réchaud de camping.
Plusieurs dispositifs de maintien et fenêtres de cockpit spéciales pour une ventilation optimale améliorent également la vie à bord. Dalin, le grand favori, dispose même d’un éclairage à intensité variable pour la nuit et le réveil, et son endroit pour dormir se trouve à quelques pas du siège baquet.
⛵#VendéeGlobe Matelas “anti-chocs”, LED, sophrologie…
Le skipper Charlie Dalin se donne tous les moyens pour favoriser son sommeil pendant la course pic.twitter.com/rh4HAwVpVw
— franceinfo (@franceinfo) 15 novembre 2024
Les participants doivent suivre une formation médicale de base obligatoire
Oliver Heer ne peut que rêver d’un tel confort sur son bateau vieux de presque vingt ans. Le Suisse-Allemand dispose également d’un nouveau lit superposé, plus long et plus large, mais son espace de couchage possède toujours la classique voile sous le vent qui le protège des chutes. Comme tous les participants du Vendée Globe, il a dû suivre une formation médicale de base obligatoire, dans laquelle les marins apprennent les gestes d’urgence.
Ils devaient également remplir un formulaire détaillant leurs antécédents médicaux et leur liste personnelle de médicaments avant de commencer. Ils devaient également justifier d’examens médicaux de prévention cardiovasculaire. Et il doit y avoir à bord une pharmacie contenant des médicaments d’urgence pouvant être pris sans consulter le médecin de course. Cela comprend, entre autres, les antibiotiques, les sets de perfusion, les clamps et la colle technique.
Outre les conseils de port du casque et de la ceinture de sécurité, il a été conseillé aux skippers de travailler avec des kinésithérapeutes, notamment pour favoriser le renforcement des muscles stabilisateurs du cou.
Isabelle Joschke ne jure que par le Pilates, qu’elle a débuté il y a huit ans. Dans une interview, la franco-allemande a déclaré qu’elle ne ressentait plus de douleurs chroniques depuis. Et le Pilates m’a rendu « plus ancré dans mes pieds, ce qui est très important en navigation ».
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