Alors que la pandémie de COVID-19 continue de perturber les systèmes de santé à travers le monde, l’Indonésie fait face à un défi crucial : vacciner les enfants incomplets et non vaccinés. En effet, la crise sanitaire a exacerbé les difficultés d’accès aux soins et de suivi vaccinal pour de nombreux enfants, mettant en péril la lutte contre des maladies évitables par la vaccination. Cet article se penchera sur les stratégies mises en place par l’Indonésie pour relever ce défi et assurer une protection adéquate aux enfants face aux maladies infectieuses.
La pandémie de COVID-19 a posé des défis importants aux activités de vaccination de routine de l’Indonésie. En raison de la pandémie, un nombre important d’enfants n’ont pas été vaccinés ou n’ont reçu que partiellement leurs vaccins, ce qui les rend vulnérables aux maladies évitables par la vaccination (MPV).
Afin de contrecarrer ces revers, le ministère de la Santé a lancé une campagne de vaccination de rattrapage en 2022, connue sous le nom de Mois national de la vaccination (BIAN). Cependant, l’initiative n’a pas atteint tous les résultats escomptés, car les taux de couverture vaccinale n’ont pas atteint les objectifs fixés. En 2023, la situation est devenue plus critique, plusieurs districts ayant signalé une augmentation des cas de MPV. Les provinces ayant une faible couverture vaccinale en 2022 ont dû adopter des stratégies agressives pour rattraper leur retard en matière de vaccination pendant la période BIAN.
Les provinces de Riau, Nusa Tenggara Timur (NTT) et Java Est ont notamment été recommandées en raison de leur incapacité constante à atteindre les objectifs annuels de couverture vaccinale. Parmi ceux-ci, le district de Sampang, dans l’est de Java, est apparu comme une zone à haut risque, où 10 849 enfants ont manqué au moins une vaccination sur une période de quatre ans. Cela représente 19 % des 56 629 enfants ciblés, ce qui signifie qu’un enfant sur cinq dans le district ne disposait pas d’une protection vitale pour sa santé. Parallèlement, le district d’Indragiri Hilir, dans la province de Riau, a attiré l’attention sur le fait que la plupart des enfants n’ont reçu aucune dose – 2 575 enfants, soit 25 % des enfants ciblés – par rapport aux autres districts de la province. Dans les NTT, il y a eu une baisse significative du nombre d’enfants vaccinés en 2022, passant de 84,4 % la première année à 72,6 % la deuxième année. La baisse est la plus prononcée dans les districts de Manggarai Timur et Malaka, où la couverture vaccinale la première année était de 97,9 % et 96,7 %, mais a chuté à 39,7 % et 42,4 % la deuxième année, respectivement. La réintroduction du système de carnets de cohortes devrait améliorer l’efficacité des processus de suivi et de rattrapage en matière de vaccination.
Agents de vaccination et sages-femmes de village pratiquant l’utilisation de l’outil de suivi des abandons « My Village My Home » (Crédit : OMS/Dewi Ayu)
Pour résoudre ce problème urgent, le ministère de la Santé a émis des directives aux professionnels de la santé, soulignant la nécessité de compléter la vaccination des enfants de moins de cinq ans. Conscients des défis sur le terrain, les bureaux de santé de district (DHO) de NTT ont lancé des mesures pour renforcer leurs équipes de santé. Avec le soutien de l’OMS, des districts comme Manggarai Timur et Malaka sont passés à des formats de livrets de cohorte actualisés, facilitant ainsi l’administration des vaccinations de rattrapage. En outre, un système innovant appelé « Mon village, ma maison » (MVMH) permettant de suivre et d’atteindre les défaillants a été introduit dans les districts de Sampang et d’Indragiri Hilir. Pour garantir son déploiement efficace, des séances de renforcement des compétences ont été organisées, mettant l’accent sur l’importance d’une tenue de dossiers précise et sur l’identification des enfants ayant besoin d’une vaccination de rattrapage. Les responsables techniques de la vaccination, dans le prolongement de la présence de l’OMS sur le terrain, surveillent et évaluent activement les activités sur le terrain tout en assistant les agents de santé de Puskesmas dans le cadre de leur formation sur le terrain.
Soulignant les avantages de l’outil MVMH, Tsuwaibatul Aslamiyah, sage-femme du village de Dalpenang, Sampang, a fait remarquer : « MVMH facilite l’identification des enfants non vaccinés et partiellement vaccinés. cela augmente l’acceptation de la vaccination, même avec des injections multiples.
Renforcement des compétences en matière de suivi des défaillants. Toutes les sages-femmes, les responsables des programmes de promotion de la santé et de vaccination de 21 Puskesmas à travers Sampang étaient présents. Crédit : OMS/Martina
Le chef de Puskesmas Betun dans le district de Malaka, province de NTT, a souligné l’importance des stratégies d’adaptation, affirmant : « Dans notre quête pour améliorer les taux de vaccination, nous exploitons divers outils et connaissances, non seulement de nos Puskesmas locaux mais également d’autres niveaux de gouvernance. Parmi ces ressources instrumentales figure la méthodologie du livre de cohorte, comme un atout pour recalibrer nos plans d’action pour les vaccinations de rattrapage de nos enfants.
L’utilisation du livre de cohorte et du MVMH pour suivre et contrôler la participation des enfants à la vaccination est essentielle pour garantir leur vaccination complète. il est important d’optimiser les initiatives de vaccination de rattrapage. il garantit non seulement la protection des enfants contre les maladies évitables par la vaccination, mais souligne également la responsabilité partagée des agents de santé, des parents et de la communauté.
L’Indonésie traverse actuellement une phase de transformation de son mécanisme de reporting sur la vaccination, passant d’une intégration manuelle à une intégration numérique via l’application et le tableau de bord ASIK. À Sampang, l’outil MVMH est activement utilisé pour réduire le nombre de doses nulles, ce qui nécessite un suivi et une évaluation réguliers. De plus, l’accent est mis fortement sur la promotion d’une coordination intersectorielle afin d’amplifier les efforts de suivi des défaillants.
Cette activité a été soutenue par le gouvernement australien.
Écrit par le personnel suivant de l’OMS en Indonésie :
Dewi Ayu Kusumawardhani, responsable technique de la vaccination
Suci Rahmawati, responsable technique de la vaccinationMartina, responsable technique de vaccination
Olivi Silalahi, responsable national de la vaccination de routine
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