Les symptômes visuels de l’atrophie corticale postérieure (ACP) et son lien avec la maladie d’Alzheimer

L’atrophie corticale postérieure (ACP), une maladie rare, entraîne d’étranges et troublants problèmes de vision et de perception spatiale; une nouvelle étude met en évidence, avec plus de détails que jamais, son lien étroit avec la maladie d’Alzheimer.

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La ACP et la maladie d’Alzheimer ont longtemps été liées l’une à l’autre, car elles partagent un grand nombre de changements pathologiques dans le cerveau. Toutefois, en raison de la rareté de l’ACP, les chercheurs ont eu du mal à l’évaluer pleinement par rapport à la maladie d’Alzheimer.

Pour remédier à cette situation, une équipe internationale de chercheurs, qui a publié cette semaine le résultat de ses recherches dans la revue Neurologie Lanceta analysé les données de 1 092 personnes atteintes de l’ACP et a constaté qu’il s’agissait d’un facteur prédictif très fort de la maladie d’Alzheimer.

Dans 94% des cas, des modifications cérébrales révélatrices de la maladie d’Alzheimer ont en effet été observées et ont très probablement contribué à l’ACP.

Les symptômes visuels de l’ACP

Selon la Société Alzheimer du Canada, l’ACP est une «maladie neurodégénérative progressive rare qui endommage la région postérieure du cerveau», laquelle est «responsable du traitement des informations visuelles».

L’ACP peut donc «affecter la vision, la lecture et l’écriture, l’orientation et l’exécution de gestes élémentaires, comme saisir un objet», indique encore la société.

Voici les principaux symptômes relatifs à la vision entrainés par l’ACP:

– Une vision trouble

– Des difficultés à lire et à écrire

– Des difficultés à remplir des formulaires

– Des difficultés à voir les objets situés à l’avant

– Des problèmes de perception de la profondeur

«Nous devons mieux faire connaître l’ACP pour que les cliniciens puissent la détecter», déclare la neuropsychologue Marianne Chapleau de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF).

«La plupart des patients consultent leur optométriste lorsqu’ils commencent à ressentir des symptômes visuels et peuvent être orientés vers un ophtalmologiste qui, lui aussi, peut ne pas reconnaître l’ACP. Nous avons besoin de meilleurs outils en milieu clinique pour identifier ces patients à un stade précoce et leur proposer un traitement», ajoute-t-il.

L’un des effets positifs de cette étude pourrait ainsi être d’amener les personnes présentant des symptômes d’ACP à se faire examiner le plus tôt possible. L’âge moyen d’apparition de la maladie est de 59 ans, soit plusieurs années de moins que pour la maladie d’Alzheimer, et le délai moyen entre l’apparition des symptômes et la première visite de diagnostic est de 3,8 ans.

Les maladies en partage

L’étude a relevé de nombreuses similitudes entre l’ACP et la maladie d’Alzheimer en ce qui concerne les niveaux d’amyloïde et de tau dans le cerveau, l’accumulation de ces protéines étant depuis longtemps associée à l’apparition de la démence.

Cependant, les maladies présentent également des différences, lesquelles pourraient donner aux chercheurs des indices sur les meilleurs traitements à suivre.

«Les patients atteints d’ACP présentent une pathologie tau plus importante dans les parties postérieures du cerveau, impliquées dans le traitement des informations visuospatiales, par rapport à ceux qui présentent d’autres formes d’Alzheimer», explique le neuropsychologue Renaud La Joie de l’UCSF.

«Cela pourrait les rendre plus aptes à recevoir des thérapies antitau», ajoute-t-il.

Les chercheurs à l’origine de cette nouvelle étude espèrent que leurs travaux permettront de mieux comprendre comment la maladie d’Alzheimer peut se manifester et comment la maladie d’Alzheimer et l’ACP commencent à s’emparer du cerveau.