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Les taux d’intérêt et l’inflation exacerbent le stress financier au Québec

Les taux d’intérêt et l’inflation exacerbent le stress financier au Québec

Les taux d’intérêt et l’inflation pèsent lourd sur le moral des Québécois. C’est maintenant un sur quatre qui serait incapable de payer ses factures si sa paie était différée d’une semaine, un nombre en forte hausse depuis deux ans.

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« Je ne connais pas grand monde qui ne stresse pas ces temps-ci avec tout ce qui monte », lance Serge Bisson en faisant le plein de sa Mazda dans une station-service de Mascouche. « Il faut vraiment avoir un compte de banque bien garni pour ne pas sentir la pression, elle vient de tous les côtés », dit-il.

Au pays, le nombre de salariés considérés comme appartenant à la grappe des salariés financièrement stressés a bondi de 20 points de pourcentage dans la dernière année seulement, et représente aujourd’hui 37 % de la main-d’œuvre.

C’est ce qui ressort du sondage annuel de l’Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens, publié par ce même Institut.

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« Les facteurs qui contribuent au stress financier deviennent plus difficiles que jamais à surmonter pour les Québécois et les Canadiens », souligne Peter Tzanetakis, président de l’Institut.

Parmi les autres résultats du sondage, notons qu’au Québec, seulement la moitié des salariés dit disposer d’un fond d’urgence de 5000 $, une baisse de 16 points de pourcentage comparativement à 2021. Aussi, près de deux travailleurs sur trois (63 %) dépensent l’entièreté de leur salaire net, et 30 % dépensent plus que leur paie, ce qui les oblige à s’endetter ou à puiser dans leur épargne à chaque cycle de salaire.

Prévoir le pire

« La meilleure chose pour gérer le stress c’est d’en parler et d’être accompagné », suggère Charles Hunter-Villeneuve, expert-conseil à la Banque Nationale. « Il ne faut pas être seul là-dedans. Aussi, le fait d’écrire ses objectifs, craintes et solutions sur papier fait “sortir de sa tête” les craintes et relativise, en mettant le tout en perspective », fait-il valoir.

L’expert conseille aussi de faire un plan financier complet avec un professionnel, en s’assurant que celui-ci couvre tous les champs de la planification financière. L’exercice devrait aussi comprendre des simulations de type « pire scénario », dit-il.

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« Le but est de se préparer au pire, afin de mieux y faire face. De cette façon, la situation réelle ne peut qu’être embellie », dit-il.

Les salariés qui veulent améliorer leur bien-être financier pourraient avoir à reconsidérer ce qui est de l’ordre d’une dépense « essentielle », ajoute Peter Tzanetakis.

« Cela peut impliquer de renoncer à des vacances en famille, de retarder un achat ou de choisir des alternatives moins coûteuses pour s’assurer qu’il reste suffisamment d’argent après chaque chèque de paie pour payer la nourriture, les vêtements et le logement », conclut-il.

Deuxième emplois

En août dernier, selon Statistique Canada, pas moins de 34,9% des travailleurs occupant plus d’un emploi au pays le faisaient d’abord pour répondre à des besoins essentiels. Il s’agit d’une hausse de 70% par rapport aux données recueillies tout juste avant la pandémie, soit en février et mars 2020. C’est le cas de Michel Hassoun, cuisinier, qui ne voit pas les choses s’améliorer :« Mon chèque de paye ne suffit plus. Je vais devoir me trouver un deuxième job très bientôt. Je n’ai pas envie de commencer à m’endetter. »

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LES QUÉBÉCOIS STRESSÉS FINANCIÈREMENT

  • Seulement la moitié des salariés au Québec disent disposer d’un fonds d’urgence de 5000 $une baisse de 16 points de pourcentage comparativement à 2021.
  • Le quart des salariés (25 %) québécois estiment également que si leur paie était différée d’une semaine, ils auraient du mal à répondre à leurs obligations financièrescontre 21 % l’an dernier et 16 % en 2021.
  • 38 % des salariés québécois admettent se sentir plus isolés de la société en raison de l’augmentation du coût de la vie. Ils disent aussi que leur stress financier a été ressenti par leurs proches.
  • Un Québécois sur cinq a dû prendre des congés maladie pour gérer un niveau croissant de stress financier.

Méthodologie

Le 15e sondage annuel de l’Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens a été mené en ligne du 21 juillet au 1er août 2023 auprès de 1500 Canadiens en emploi (dont 81 % d’employés à temps plein) à l’aide du panel en ligne de Framework Analytics.

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