« Les manifestations, attroupements et autres rassemblements revendicatifs sont interdits sur la voie publique et les voies privées ouvertes à la circulation du public. » Après plusieurs nuits de violences urbaines en Martiniquedans un contexte de mobilisation contre la vie chère depuis le début du mois de septembre, le préfet Jean-Christophe Bouvier a interdit, vendredi soir, les rassemblements dans quatre communes de la région d’Outre-Mer : Fort-de-France, Le Lamentin, Ducos et Le Robert.
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Interdiction limitée
Ce décret, qui court jusqu’à lundi 8 h, vise à « faire cesser les violences et dégradations commises en réunion, mais aussi les nombreuses entraves à la vie quotidienne et à la liberté de circuler qui pénalisent l’ensemble de la population, notamment pendant le week-end »a indiqué le préfet dans un communiqué. Toutefois, « les manifestations revendicatives régulièrement déclarées auprès des autorités compétentes continueront de pouvoir se dérouler ».
Trente et une interpellations
Depuis mercredi soir, déjà, certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin, commune limitrophe, sont soumis à un couvre-feude 21 h à 5 h, jusqu’à lundi. Malgré cela, douze personnes ont été interpellées dans la nuit mercredi à jeudi. Et la nuit de jeudi à vendredi a de nouveau été agitée avec trois barrages enflammés au Lamentin et huit dans le sud de l’île. Selon la préfecture, quatre personnes ont également été arrêtées ce qui porte à trente et une le nombre d’interpellations depuis le début du mois.
Des manifestants bloquent l’accès à un supermarché, hier, dans la commune du François. Ed Jones, AFP
Forces de l’ordre mobilisées
Les forces de l’ordre mobilisées sur l’île font face à des jets de cocktails Molotov et à des tirs « à balle réelle » souligne la préfecture. Des renforts « significatifs » de policiers et gendarmes sont arrivés et une unité d’élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, la 8e Compagnie républicaine de sécurité (CRS), devaient les rejoindre hier soir.
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Les prix alimentaires trop élevés
En Martinique (350 000 habitants), d’après une étude de l’Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40 % plus élevés que dans l’Hexagone. Outre le coût du transport des marchandises, une taxe douanière, appelée l’octroi de mer, est au cœur des critiques. Le conseil exécutif de la Martinique s’est prononcé le 11 septembre en faveur de la « suppression des taux d’octroi de mer sur 54 familles de produits ». « Dans les prochains jours, une nouvelle table ronde sera organisée, avec l’ambition, pour tous les acteurs concernés »a indiqué Jean-Christophe Bouvier.
2024-09-21 21:41:00
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