Depuis plus de 1 000 jours, les droits à la vie, à la liberté et à la sécurité des civils ukrainiens sont menacés par l’invasion à grande échelle de la Russie. Les enfants ukrainiens en ont fait les frais, passant leurs journées dans des refuges plutôt que dans des salles de classe ou des terrains de jeux.
Plus tôt cette année, l’ONU a rapporté que les enfants des zones de première ligne avaient passé jusqu’à 5 000 heures – soit 7 mois – sous terre.
En moins de trois ans, près de 2 500 enfants ont été tués ou blessés. Cela représente au moins 16 enfants chaque semaine et j’en ai rencontré certains lors de ma visite l’année dernière.
Des millions de personnes, chaque enfant ayant un nom, un visage, un rêve d’avenir, continuent de souffrir des attaques et de l’occupation en cours. Leurs maisons, écoles, terrains de jeux et même hôpitaux ont vu leur chauffage et leur énergie coupés, et dans de nombreux cas détruits.
Les attaques russes contre des civils et des infrastructures civiles sont illégales et les membres du Conseil de sécurité ont appelé à plusieurs reprises la Russie à mettre fin à ces attaques, et pourtant elles se poursuivent.
De plus, la Russie continue d’expulser et d’endoctriner des enfants ukrainiens. En tant que puissance occupante, la Russie a l’obligation de ne pas transférer ni expulser par la force la population civile ukrainienne depuis et à l’intérieur du territoire occupé.
On estime que 6 000 enfants ukrainiens ont été transférés dans des camps de rééducation. Dans ces camps et dans les écoles des territoires temporairement occupés, les autorités russes soumettent les enfants à l’endoctrinement en utilisant un programme qui réécrit l’histoire et, dans certains cas, implique une formation militaire.
Nous sommes également préoccupés par les informations selon lesquelles des enfants ukrainiens emmenés de force en Ukraine seraient adoptés en Russie. Dépouiller ainsi les enfants de leur identité et de leur famille constitue une violation de la Convention relative aux droits de l’enfant et une tentative systématique d’effacer l’identité ukrainienne et, avec elle, l’avenir de l’Ukraine.
Nous remercions le laboratoire de recherche de Yale pour son travail visant à découvrir davantage l’adoption forcée intentionnelle et généralisée d’enfants ukrainiens. Cela comprend 166 enfants placés directement auprès de citoyens russes.
Il ne s’agit pas d’une évacuation humanitaire. Il s’agit d’un effacement systématique de la culture ukrainienne, avec des obstacles importants mis en place pour empêcher les enfants ukrainiens de retrouver leur famille.
Nous appelons la Russie à mettre immédiatement fin à ces expulsions et à rapatrier tous les enfants ukrainiens chez eux. Et de mettre fin à ses attaques contre les foyers d’enfants, les écoles et les infrastructures qui les garderaient au chaud cet hiver. Bref, arrêter de détruire l’enfance des enfants ukrainiens.
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