La contamination au plomb dans la Rome antique avait atteint des niveaux si élevés qu’elle affectait négativement l’intelligence d’une grande partie de la population européenne, selon des recherches récentes menées par des scientifiques américains. Des chercheurs du Desert Research Institute du Nevada, dont les résultats ont été publiés dans la revue scientifique *Proceedings of the National Academy of Sciences*, ont estimé que le quotient intellectuel (QI) de la population romaine au cours des premiers siècles de notre ère pourrait avoir diminué. en moyenne de 2,5 à 3 points.
L’analyse des carottes de glace de l’Arctique, qui fournissent des informations sur le climat passé, a révélé qu’entre 15 avant JC et 180 après JC, à l’apogée de l’Empire romain, plus de 500 kilotonnes de plomb ont été rejetées dans l’atmosphère. Cette augmentation de la pollution atmosphérique au plomb était due au développement intensif de l’exploitation minière et de la transformation des métaux au cours de cette période.
Le plomb était largement utilisé par les Romains à diverses fins, notamment la production de conduites d’eau, de marmites, de médicaments, de cosmétiques et de jouets. De plus, les Romains l’utilisaient intentionnellement dans des sirops pour conserver le vin et le sucre. Cependant, cette utilisation massive du plomb représentait une menace non seulement pour les classes supérieures, mais aussi pour l’ensemble de la population romaine, car le plomb aéroporté était présent partout.
Le plomb est une neurotoxine qui s’accumule dans l’organisme et endommage le système nerveux et les globules rouges du sang. Cela peut entraîner des maladies des organes internes et une diminution des capacités cognitives. En considérant la quantité de plomb rejetée dans l’atmosphère sous l’Empire romain, les chercheurs ont estimé le niveau de ce métal dans le sang des habitants et son impact sur leurs fonctions cognitives. Ils ont constaté que le niveau d’intoxication au plomb était suffisant pour réduire le QI de 2,5 à 3 points.
Selon le Dr Joseph McConnell, « une réduction de 2 à 3 points du QI peut sembler minime, mais elle a touché l’ensemble de la population et a persisté pendant 180 ans ». McConnell a également souligné que « je laisse aux épidémiologistes, aux historiens et aux archéologues le soin de déterminer si les niveaux de pollution au plomb et les impacts sur la santé que nous avons identifiés étaient suffisants pour changer l’histoire ».
Les scientifiques se demandent si l’ampleur du saturnisme dans l’Empire romain était si grande qu’elle a contribué à son effondrement. À l’apogée de sa puissance, l’Empire romain comptait plus de 80 millions d’habitants, soit environ un quart de la population mondiale de l’époque. L’impact de la pollution au plomb aurait donc pu avoir des conséquences importantes sur la santé et les capacités cognitives d’une population aussi nombreuse, influençant potentiellement le cours de l’histoire.
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