C’est par le stand du constructeur chinois BYD (prononcez “bi-ouaille-di”) que Michaela et Günther, deux retraités allemands, ont choisi de commencer leur tour du salon de l’automobile, qui se tient du 5 au 10 septembre, dans le centre-ville de Munich. Leur exploration débute place de l’Odéon, devant la statue équestre de Louis 1est de Bavière, par une berline bleu gris sportive, aux formes fluides inspirées des mammifères marins : la Seal (« phoque »,, en anglais). Elle est, bien sûr, tout-électrique.
« Nous voulions voir ces voitures »explique Günther. « Le groupe BYD, on le suit en Bourse, il vaut beaucoup plus que Volkswagen, maintenant »poursuit-il en désignant le stand d’en face. Après s’être assis au volant de la Seal, puis de la Dolphin, plus petite, il ne cache pas sa surprise : « Elles sont très européennes ! » Pas étonnant, leur designer s’appelle Wolfgang Egger. Il est allemand et a dirigé le style d’Audi et de Lamborghini. Le prix intrigue aussi le couple : « Beaucoup moins chères… » BYD le sait.
Lundi 4 septembre, lors de la journée réservée aux professionnels dans le grand centre des expositions de Munich, Michael Shu, directeur général de BYD pour l’Europe, a terminé sa présentation de la Seal en montrant un écran géant où le prix s’est affiché : 46 990 euros pour la version berline, avec 570 kilomètres d’autonomie affichée. La Dolphin, 427 kilomètres d’autonomie, est vendue à 33 990 euros.
A titre de comparaison, la Megane E-Tech de Renault, qui dispose d’une autonomie de 300 kilomètres (le plus petit modèle), démarre à 38 000 euros. « Rien à dire, c’est réussi »soupire un ingénieur de Bosch en auscultant en détail le coffre et les finitions de la voiture.
L’Europe, marché convoité
BYD, fondée en 1995 et longtemps spécialisée dans la production de batteries, s’est hissée au rang de premier fabricant mondial de véhicules électrifiés (100 % électriques et hybrides), talonnant Tesla pour les voitures tout-électrique. « Et le créateur de ce miracle est devant vous »a lancé Michael Shu. Le discret fondateur du géant chinois, Wang Chuanfu, 57 ans, a fait le déplacement à Munich, assis au premier rang.
« C’est un nouveau monde »constate Thomas Schäfer, le directeur général de la marque Volkswagen, qui fait mine de ne pas être surpris. « Il a toujours été clair que la concurrence chinoise arriverait un jour en Europe : c’est le marché le plus rentable sur lequel ils peuvent parier. » Après le républicain Donald Trump, le démocrate Joe Biden, avec l’Inflation Reduction Act, a fermé le marché nord-américain.
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