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Les zoonoses : les maladies transmises des animaux vertébrés à l’humain

by Nouvelles
Les zoonoses : les maladies transmises des animaux vertébrés à l’humain

Étant donné que l’homme est lui-même un animal vertébré, il n’est pas surprenant que d’autres vertébrés (mammifères, oiseaux, etc.) puissent lui transmettre des maladies, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un vecteur tel que le moustique. Cela est appelé “zoonose” : selon l’OMS, ces maladies représentent 60% des maladies infectieuses humaines. De nombreuses études scientifiques mettent en garde contre les mécanismes liant l’élevage intensif, le braconnage de la faune sauvage, la dégradation des habitats naturels, l’urbanisation et le risque d’émergence de nouvelles épidémies.

Mais que peut-on dire des cas survenus au cours des dernières décennies ? Quelles tendances se dessinent et quelles projections peut-on faire pour l’avenir ? Telles sont les questions posées par une équipe de l’entreprise de biotechnologie américaine Ginkgo Bioworks, auteure d’une étude publiée dans la revue BMJ Santé mondiale le 2 novembre.

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Ebola, coronavirus, Nipah, Machupo…

Les auteurs ont constitué leur propre base de données en s’appuyant sur des sources officielles telles que les bulletins d’information de l’OMS. Ils se sont concentrés sur des zoonoses de type virales pour lesquelles le virus s’est transmis directement de l’animal vertébré à l’homme (sans vecteur comme le moustique, ce qui exclut par exemple Zika), puis entre les humains (plus de 50 décès). Sur ces critères et d’autres visant à éviter les biais de surveillance, quatre classes ont finalement été retenues :

  • les filovirus (Ebola, virus de Marburg) ;
  • le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-1) ;
  • le virus Nipah ;
  • le virus Machupo, responsable d’une fièvre hémorragique en Bolivie.

En examinant plus de 3 150 foyers épidémiques entre 1963 et 2019, ils ont identifié un total de 75 événements de “débordement”, c’est-à-dire de transmissions depuis un vertébré vers l’homme, survenus dans 24 pays. Au cours de cette période, ces événements ont entraîné un total de 17 232 décès, dont la majorité (15 771) étaient dus à des filovirus, principalement en Afrique.

Qu’en est-il des tendances alors ? Leur analyse, qui exclut la pandémie de COVID-19 (virus SARS-Cov-2), montre que le nombre de débordements attribuables à ces quatre groupes de virus a augmenté d’environ 5 % par an entre 1963 et 2019. Le nombre de décès signalés a quant à lui augmenté d’environ 9 % par an sur cette période. Un rythme qu’ils qualifient d'”exponentiel”.

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12 fois plus de décès en 2050 ?

Ben Oppenheim, coauteur de l’article du BMJ et directeur principal de la société américaine Concentric by Ginkgo, résume en ces termes : “Ces événements sont plus nombreux, mais pas seulement : ils persistent aussi plus longtemps et font plus de victimes.”

En projetant ces tendances sur les décennies à venir, voici ce que concluent les auteurs : “Si ces taux d’augmentation annuels se poursuivent, on peut s’attendre à ce que les agents pathogènes analysés causent quatre fois plus de débordements et 12 fois plus de décès en 2050 qu’en 2020”.

Selon eux, ces chiffres sont probablement “sous-estimés” en raison des critères stricts d’inclusion des agents pathogènes dans l’analyse. Celle-ci tente en effet de s’affranchir de l’impact des progrès réalisés en matière de surveillance et de détection des zoonoses au cours de la période étudiée (car plus on cherche, plus on trouve !), et elle exclut, comme mentionné précédemment, la pandémie de COVID-19 en cours.

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“Une action urgente est nécessaire”

“Notre évaluation des preuves historiques suggère que la série d’épidémies récentes déclenchées par les débordements zoonotiques n’est pas une aberration ou un ensemble aléatoire, mais qu’elle suit une tendance de plusieurs décennies dans laquelle les épidémies sont devenues à la fois plus étendues et plus fréquentes” écrivent les auteurs.

Si les chercheurs ne proposent pas de recommandations claires en termes de “prévention, de préparation et de résilience”, ils soulignent néanmoins la nécessité d’une action urgente pour faire face à un risque important et croissant pour la santé mondiale.

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2023-11-03 22:22:00

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