2024-07-15 03:16:53
Berlin – L’équipe espagnole a remporté son quatrième Championnat d’Europe après une période de 12 ans en cale sèche. Son nouveau style de jeu a révolutionné et a fini par faire tomber amoureux d’elle ceux qui n’avaient pas parié sur elle avant le début du tournoi. Une renaissance de ses cendres qui s’avère finalement une totale réussite.
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Il est rare que l’équipe la plus attractive ou celle qui joue le meilleur match dans un tournoi finisse par gagner. Une théorie que l’équipe espagnole avait démantelée ces dernières années et qu’elle a encore confirmée à l’Euro 2024. Il faudrait remonter à 2010 où les « Rouges » n’ont pas seulement remporté leur première Coupe du monde en Afrique du Sud avec le fameux « Tiki-Taka ». » dans une démonstration de passes courtes et rapides avec une domination totale comme marque de fabrique. Cette démonstration, rarement vue en équipe nationale, garantissait succès et reconnaissance internationale. D’une part, remporter deux Championnats d’Europe consécutifs (2008-2012) et d’autre part, être imité par d’autres pays qui ont adopté la méthode ibérique, que Luis Aragonés a bien mise en œuvre et que Vicente del Bosque a continué.
Mais comme tout ce qui commence a une fin, « Tiki-Taka » a fini par s’user et a été victime de sa popularité. La plupart des rivaux de l’Espagne finiraient par désactiver un système qui ne permettait pas la surprise. À quoi il faut ajouter que des footballeurs exceptionnels et idéaux pour jouer à ce jeu ont progressivement pris leur retraite (Xavi Hernández, Xavi Alonso, Iniesta, etc…)
C’est avec la Coupe du Monde au Brésil que l’Espagne est tombée en enfer. Ils ont été mathématiquement éliminés de la compétition après avoir perdu les deux premiers matchs de la phase de groupes contre les Pays-Bas et le Chili. C’est lors de la Coupe du monde sud-américaine que la « Roja » a mis fin à une génération dorée dirigée par le gardien Iker Casillas pour entamer un long voyage à travers le désert à la recherche d’une nouvelle formule et de joueurs qui leur accorderaient à nouveau les miels de succès.
Sur cette longue route semée d’embûches, les scandales et les punitions se sont enchaînés tandis que les Espagnols tentaient de se ravitailler sur les terrains d’un Euro 2016 où ils sont tombés en huitièmes de finale contre l’Italie et ont ensuite vu comment leur entraîneur (Julen Lopetegui) a été licencié en milieu de la Coupe du Monde en Russie en raison de divergences avec la Fédération Royale Espagnole de Football qui ne voyait pas d’un bon œil sa signature comme entraîneur du Real Madrid.
En boitant et sans direction fixe, les Espagnols miseraient sur Luis Enrique pour redresser une équipe devenue complètement floue. L’entraîneur asturien a donné un air nécessaire à un groupe qui commençait à émerger. D’abord tomber en demi-finale de l’Euro 2020 contre l’Italie puis dire au revoir à la Coupe du monde au Qatar en quarts de finale, face à une surprenante équipe marocaine. Après le voyage au Qatar, Luis Enrique est parti comme entraîneur du PSG et le président de la RFFE a mis à sa place un homme de la maison issu des catégories inférieures, Luis de La Fuente.
Mais quand tout semblait se mettre en place, les piliers d’une fédération espagnole ont commencé à trembler, ternis par le baiser euphorique et déplacé de son président, Luis Rubieles, à la joueuse Jenni Hermoso lors de la célébration de la Coupe du Monde que leur équipe gagné chez les filles en Australie (2023).
Un an après cet événement, qui se terminerait avec Rubiales à la tête de la RFFE, le miracle surviendrait. Avec un président par intérim à la tête de la fédération ibérique, Luis de la Fuente, il serait chargé de calmer le jeu, de redonner espoir aux supporters et à tout un pays qui s’était désintéressé de son maillot national.
Sans faire beaucoup de bruit, mais sachant très bien ce qu’il voulait, De la Fuente a su récupérer le meilleur du « Tiki-Taka » pour le fusionner avec un jeu d’attaque direct et de propulsion le long des ailes. Une formule révolutionnaire qui ne ferait pas de lui un favori avant le début de l’Euro Coupe mais qui commença à porter ses fruits au fur et à mesure de l’avancée de la compétition. L’entité de leurs rivaux et la facilité devant eux ont fait que les fans ont recommencé à s’enthousiasmer pour une équipe qui fusionnait les vétérans (Carvajal, Nacho, Navas) avec les jeunes (Williams, Pedri, Yamal). La nouvelle formule a été mise en valeur après avoir été la seule équipe à remporter ses 3 matchs de poules (Croatie, Italie, Albanie). Le « rouge » est venu convaincre les incrédules et gagner des adeptes après avoir éliminé l’Allemagne hôte et la France vice-championne du monde, obtenant sa confirmation définitive après avoir battu la redoutable Angleterre en finale.
C’était la touche finale d’une équipe qui a su faire tomber amoureux de son jeu et qui, malgré les revers et les difficultés, a fini par remporter l’Euro 2024… malgré le meilleur match. Cela n’arrive pas toujours, mais l’Espagne reste déterminée à être l’exception qui brise la règle. Récompense méritée pour un bon jeu.
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