La scène se déroule dans les Galeries Saint-Hubert, au centre de Bruxelles, le 1er avril 2018. Deux Chinois, tous deux dans la trentaine, se promènent dans les magasins de ce haut lieu de la capitale belge. Ils font une pause devant un café, étant arrivés en avance pour leur rendez-vous prévu à 15h avec l’un de leurs compatriotes. Ils reconnaissent le café à partir de la photo envoyée par leur contact. L’un des hommes, nommé Xu Yanjun, se sent nerveux à propos de ce rendez-vous maintes fois déplacé. Au départ prévue en Chine, puis en France, puis à Amsterdam où les deux hommes se trouvent depuis leur arrivée de Pékin quelques heures plus tôt, le rendez-vous a été une nouvelle fois déplacé en Belgique par leur contact Hua, qui prétendait devoir visiter une usine à Bruxelles et ne pas pouvoir quitter la ville en raison d’une fête de Pâques et d’un déjeuner organisé par son patron.
Xu est réticent à accepter ce rendez-vous, sachant qu’il prend des risques. Il le mentionne à Hua, soulignant que se rendre à une réunion dans un nouveau pays sans l’approbation préalable de ses supérieurs en Chine peut être considéré comme une faute grave. Mais il estime que le jeu en vaut la chandelle, car son contact, Hua, travaille pour General Electric à Cincinnati, aux États-Unis, dans le secteur de l’aéronautique. Xu espère obtenir des secrets de fabrication sur les composites des matériaux des moteurs d’avion conçus par l’entreprise américaine.
Cependant, Xu ignore que Hua a été licencié pour faute grave par General Electric il y a six mois. L’ingénieur, pensant n’avoir rien fait de mal, avait donné une conférence à l’Université de Nanjing, mais sans avoir demandé la permission préalable à son employeur.
Par conséquent, il a été approché par le FBI, qui lui a proposé un marché pour éviter des charges, et il doit collaborer avec les autorités américaines. Les agents du FBI ont pu accéder au cloud de Hua via son iPhone, où ils ont découvert des informations compromettantes sur ses activités d’espionnage industriel pour la Chine.
Xu et Hua sont finalement arrêtés à Bruxelles, où ils avaient convenu de se rencontrer pour remettre 7000 dollars à Hua. Xu est extradé vers les États-Unis, où il est jugé et condamné à 20 ans de prison pour espionnage.
Les activités d’espionnage chinois ne se limitent pas aux États-Unis. D’autres entreprises aéronautiques en Europe, telles que General Electric, Safran Aero Booster et Imec en Belgique, ont également été ciblées.
L’article aborde également la stratégie de la Chine visant à rattraper son retard technologique en matière d’aéronautique, notamment à travers son avion commercial, le Comac C919, pour lequel elle aurait tenté d’obtenir des informations auprès des entreprises occidentales.
Enfin, la question de l’espionnage industriel chinois en Belgique est également soulevée, avec des cas signalés dans des institutions de recherche telles que l’Imec, qui a pris des mesures strictes pour éviter de tels incidents.