Lettre ouverte au ministre de la Santé. par Peppe Dell’Acqua – Forum sur la santé mentale

2024-01-11 12:26:15

Lettre ouverte au ministre de la santé, aux présidents de régions, aux directeurs généraux, aux maires

Il y a longtemps que je voulais vous écrire. Certainement pas pour vous reparler des ressources, de la fuite et du manque de personnel, de la misère des politiques régionales, des dernières places qu’occupe notre pays en Europe en termes de dotations pour la santé mentale ; et je ne veux certainement pas vous parler du système des dépouilles et de la structure obscure des documents d’entreprise.

Vous savez déjà tout cela.

Je veux vous parler – parce que cela a été discuté depuis longtemps au cours de nos nombreuses et nombreuses réunions – des efforts quotidiens que les personnes, les citoyens, les individus déploient pour prendre soin de leur santé tout en vivant sans craintes superflues la menace de la maladie. Je ne sais pas avec quelle conscience nous parlons de médecine locale, de district, de médecins de famille, d’infirmières communautaires, de soins à domicile dans un moment comme celui-ci où nous ne pouvons manquer de saisir la nécessité d’une proximité singulière, d’une rapidité de soins. pour un capital précieux qu’est la communauté participante.

C’est de ce remède dont nous devons recommencer à parler.

je fais face matti depuis trop longtemps et j’ai eu l’occasion de rencontrer, à différentes époques et dans différentes régions, des administrateurs, des conseillers et des universitaires. La plupart des gens ont eu et ont encore du mal à comprendre que la santé mentale n’est pas de la psychiatrie et que soigner une personne vivant l’aventure d’un trouble mental n’est pas aménager des lits, ni des systèmes de contrôle et de sécurité ; et les services de santé mentale ouverts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, n’en parlent même pas. Au cours de mes nombreuses années de travail, plus de 50, j’ai rencontré peu de parlementaires et d’administrateurs prêts à mettre à mal leurs certitudes pour tenter de comprendre.

De nombreux administrateurs, même dans ma région malheureusement, la FVG, continuent de penser qu’un centre de santé mentale de proximité n’est guère plus qu’un service ambulatoire spécialisé en psychiatrie où un psychiatre, en blouse blanche, consacre ses heures de service au diagnostic, prescrire des médicaments, renvoyer vers des « facilités » ceux qui sont un fardeau, une nuisance, des pauvres et donc incurables.

Le gaspillage dirait le pape François.

Mais aussi d’hospitaliser les plus récalcitrants, « violents », indisciplinés à l’hôpital où ils pourront être sédatifs, ligotés, prévenus ; et pourquoi pas, disparaître dans des cliniques privées et de mystérieux lieux de « haute protection ». Et jusqu’à il y a quelques années nos administrateurs, « de droite et de gauche » essayaient de comprendre qu’un service de santé mentale ne peut être qu’un lieu traversable, un passage, un espace d’accueil et de rafraîchissement. Un lieu familier où les gens du quartier peuvent aller dire, faire entendre leur douleur et trouver quelqu’un qui prendra soin d’eux.

Ils ont au moins essayé de saisir le sens de services ouverts et accessibles 24 heures sur 24.

Vingt-quatre heures car le service peut avoir une hospitalité de nuit et les personnes peuvent être accueillies pendant des durées extrêmement variables. Là où des organisations et des dispositifs de cette nature ont été activés, les bons résultats ne se sont pas fait attendre et sont évidents. Les organismes de services disposés à être visités tout au long des 24 heures sont devenus, là où ils sont en activité, les outils les plus efficaces pour répondre à la crise, pour les périodes où il est nécessaire d’assurer protection ou protection, d’offrir aide et distance, parfois nécessaires. , tant pour le patient que pour sa famille et où les soins de santé obligatoires (Tso) peuvent être négociés sans recourir à la violence et à l’humiliation ; nous pouvons enfin abolir et oublier la pratique inhumaine de la retenue et du huis clos. Mais les programmes de cette nature restent peu nombreux et risquent d’être dévastés par des politiques régionales attentives à d’autres choix de terrain et qui ne manifestent plus de doutes entre public et privé.

Nous parlons toujours de la reconnaissance internationale de ces appareils et de la loi italienne. Mais plus que les médailles, la satisfaction exprimée avant tout par les personnes qui vivent l’expérience, leur retour, les membres des familles, les associations doivent nous réconforter, nous pousser à aller de l’avant et soutenir de nouvelles expérimentations.

Plus que des cliniques !

Un service territorial est un dispositif qui nécessite la présence de différentes personnalités professionnelles et l’attention consciente des administrateurs, maires, conseillers, ainsi que la présence d’un gouvernement central. Un service de santé mentale ne peut échapper à un choix de domaine rude et risqué s’il veut répondre aux questions, parfois dramatiques, des personnes, notamment des jeunes, qui vivent ou ont surmonté, non sans cicatrices, des problèmes de troubles mentaux, même très graves et dont ils ont besoin d’une attention infinie et humaine. Et il veut porter, avec sa famille, le fardeau parfois insupportable d’un fils ou d’une fille qui semble mortellement perdu.

Il semble que nos administrations, aujourd’hui, en l’absence de gouvernement central et dans une sorte d’hostilité idéologique, ne savent plus que ceux qui ont vécu la souffrance mentale, ceux qui ont perdu un instant le contact avec la réalité, ceux qui s’est senti irrémédiablement vaincu ou, au contraire, un vainqueur tout-puissant, qui a senti le monde hostile et hostile, qui s’est vu contraint d’abandonner ses rêves et ses projets pour cette raison et d’autres et a dû apprendre à étouffer son agitation, annuler sa curiosité, annuler sa créativité, renoncer aux relations dont il a besoin tout se remettre ensemble, reprendre sa vie. Après des expériences de ce genre, on découvre un vide tout autour. Les outils culturels se sont appauvris. Il est difficile de lire la réalité. Nous sommes éloignés des lieux d’échanges et de relations.

Les compétences linguistiques, de communication et professionnelles sont devenues limitées ou ne sont plus adéquates. Et malgré cette évidence, de nombreuses psychiatries d’académies, « de distance et de danger », que nous avons essayé d’éloigner avec des efforts indicibles, semblent désormais bienvenues et attractives pour reformuler les services à distance, les lits privés, les cliniques spécialisées.

Parler, vivre, renouer avec les relations. ramasser des livres abandonnés avec différentes curiosités, travailler mais aussi écrire, chanter, faire du théâtre, jouer au football, reprendre le violon ou l’accordéon. Osez même tomber amoureux. Et pour guérir.

Les programmes d’un service de santé mentale veulent prêter attention à ces moments intenses et singuliers et tentent de valoriser l’effort de la vie quotidienne, ils s’engagent à ne pas trahir les attentes, les attentes qui résistent encore et toujours. Des programmes qui servent à découvrir des outils de plus en plus uniques pour lire la réalité qui nous entoure, construire nos propres opinions, chercher le courage de prendre parti avec les autres.

Porter les blessures du conflit qui est dans les choses, dans les relations, en risque mortel de la réunion.

Avoir conscience de sa propre réalité, de son histoire, de ses limites est en soi un élément générateur de nouvelles compétences, de ressources utiles pour atteindre son autonomie, identifier son propre mode de vie et le plaisir de communiquer. Et enfin, Monsieur le Ministre, une chose qu’on ne peut plus taire et qui est la plus grave de toutes : les conditions de travail des opérateurs qui ne sont plus impliqués dans un projet commun, loin de la dimension éthique de leur travail, contraints à l’indifférence et à la lutte. pour résister, ils perdent leur enthousiasme et leur appartenance.

Les jeunes opérateurs choisissent les professions de soins avec enthousiasme et attentes, pour ensuite être tellement déçus et négligés qu’ils veulent partir. Désormais réduit au silence dans un climat de censure qui touche l’ensemble du système de santé.

Ministre, Présidents, Directeurs Généraux, Maires,

peut-être ne savez-vous pas qu’en juin dernier l’association Forum National de la Santé Mentale a voulu re-proposer, pour la troisième fois, le projet de loi « Dispositions concernant la protection de la santé mentale visant la mise en œuvre et le développement des principes énoncés dans la loi ». 13 mai 1978, n. 180 (1113) ». Le texte a été présenté à la Chambre et au Sénat par l’honorable Serracchiani, Sensi et l’hon. Magni. Il ne s’agit pas d’une énième proposition de réforme de la loi 180. Le projet de loi vise à réaffirmer la valeur du changement réalisé par notre pays et à raviver l’attention et les paroles sensées en faveur des personnes souffrant de troubles mentaux et à indiquer des voies et des méthodes d’organisation capables de indiquant des moyens de sortir de la confusion et de la misère néfastes auxquelles les services de santé mentale sont réduits aujourd’hui.

Sûr de votre attention

Peppe Dell’Acqua, psychiatre,
ancien directeur du département de santé mentale de Trieste
au nom de l’association Forum Salut Mentale
Trieste, janvier 2024

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