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L’Europe veut son SpaceX : la conquête de l’espace est désormais un enjeu politique

by Nouvelles

2024-11-18 18:48:00

Une startup bordelaise (mais basée à Munich) ambitionne de devenir le principal rival européen de SpaceX. Elle a levé 160 millions d’euros, est valorisée à un demi-milliard et est dirigée par une mathématicienne de 46 ans, Hélène Huby. La société s’appelle The Exploration Company (Tec). Elle a été fondée en 2021. Elle développe, produit et exploite une capsule spatiale : Nyx. Elle le fait pour différents clients : agences spatiales, entreprises aérospatiales et entreprises œuvrant dans d’autres secteurs.

Une capsule spatiale, à l’instar du Dragon de SpaceX, évoquée sans surprise dans la communication de l’entreprise. Avec des caractéristiques très similaires. En effet, l’idée de Huby était justement de créer des compétences en Europe pour que le Vieux Continent ait aussi sa capacité à construire des capsules spatiales. Et à une époque où SpaceX et son propriétaire – Elon Musk – ont une saveur un peu plus politique, se présenter comme une alternative peut être utile. Une démarche de communication compréhensible, quelque peu efficace, mais non dénuée de fondement scientifique et de financement.

Les capital-risque européens qui financent Tec

L’entreprise est soutenue financièrement par deux géants européens du capital-risque : Balderton Capital et Plural. Mais le tour de table a également vu la participation de French Tech Souveraineté, soutenu par le gouvernement français, et du fonds DeepTech & Climate Fonds, soutenu par le gouvernement allemand. Le principal produit de TEC, a-t-on dit, est le Nyx. Une capsule qui peut être lancée par des fusées dans l’espace transportant des passagers et du fret.

Nyx est réutilisable et donc, une fois la charge libérée, il peut rentrer dans l’atmosphère terrestre et être utilisé pour la prochaine mission. C’est ce qui le rend particulièrement attractif pour le marché. Et aux investisseurs. Marché, celui de l’Espace, du voyage spatial, de l’exploration spatiale, voué à croître significativement dans les années à venir. C’est aussi grâce au coup de pouce qu’Elon Musk peut donner au secteur, maintenant qu’en tant que conseiller exceptionnel de Donald Trump, il peut lancer une course à l’espace.

L’économie spatiale est un marché que les analystes estiment à environ 600 milliards de dollars. Et elle croît de 10 % par an, à tel point qu’on prévoit qu’elle atteindra 1 800 milliards d’ici 2035. Il est évident qu’il n’y a pas que SpaceX dans cette course. Il y a Jeff Bezos avec son Blue Origine. Et il y a les Chinois, qui ont fait de la course à l’espace l’un des objectifs des années à venir. L’Europe joue son propre jeu. Et la naissance de startups dans ce secteur est le signe que d’une certaine manière le Vieux Continent veut rivaliser.

Un match technologique. Aujourd’hui aussi la politique

Le secteur suscite de plus en plus l’intérêt du capital-risque. Même en Europe. La technologie spatiale « évolue très rapidement », a déclaré Pawel Chudzinski de Point Nine, une société de capital-risque berlinoise, dans une interview accordée à Sifted plus tôt cette année. « Les coûts d’accès et de développement de cette technologie diminuent », ce qui permet aux startups de jouer un rôle important. De plus, certains fonds de capital-risque lèvent des capitaux spécifiquement pour le secteur : Alpine Space Ventures, une société de capital-risque basée à Munich, a levé des capitaux. un fonds de 170 millions d’euros cet été. Et il faut dire que The Exploration Company n’est pas la seule startup européenne à exceller dans son secteur.

Dans le Hampshire, il y a Aalto, spécialisée dans le développement et la production de stations à haute altitude pour l’exploration stratosphérique. En Bavière, il existe Airmo, qui surveille les émissions spatiales pour aider les institutions à les réduire. A Baden Atmos, qui développe et produit des capsules spatiales pour la rentrée des marchandises. A Toulouse E-Space, une entreprise spatiale mondiale axée sur la création du réseau de satellites en orbite terrestre. À Turin, il y a D-Orbit, spécialisé dans les services de logistique spatiale, qui a levé cette année 150 millions d’investissements.

Un tableau évolutif, qui confirme une thématique désormais devenue centrale et qui continuera de l’être dans les années à venir. La course à l’espace est une question politique. C’est pour Trump et pour Musk, comme cela s’est immédiatement révélé dès les premières heures qui ont suivi l’élection du magnat, Musk publiant des fusées et des promesses de voyages sur Mars. Et c’est pareil pour les autres grands pays. Des hommes politiques comme le président français Emmanuel Macron font pression pour que l’Union européenne investisse davantage dans les technologies spatiales nationales. Ces dernières années, la France a également alloué 1,5 milliard d’euros à son agence spatiale CNES à travers le programme France 2030.



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