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L’excision féminine reste illégale en Gambie : le Parlement s’oppose au projet de loi

ANP

NOS Nouvelles•aujourd’hui, 18:05

En Gambie, le Parlement a voté aujourd’hui contre un projet de loi controversé visant à lever l’interdiction de l’excision féminine. La proposition, soumise par des députés conservateurs, a provoqué de nombreux troubles dans ce pays africain ces derniers mois.

De nombreux habitants craignaient que la Gambie ne soit le premier pays au monde à lever l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF). Cette procédure est interdite dans le pays depuis 2015, mais elle est encore largement pratiquée en secret.

Selon l’UNICEF près des trois quarts des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans sont excisées, soit l’un des taux les plus élevés au monde. En Gambie, l’excision est principalement culturelle, mais un certain nombre de dirigeants islamiques attribuent à cette procédure une importance religieuse.

De nombreux imams et érudits religieux rejettent cette pratique. Les filles sont également excisées au sein de certaines communautés chrétiennes.

Saskia Houttuin, correspondante en Afrique :

« Pour de nombreux parlementaires gambiens, le vote sur l’interdiction de la circoncision était une question épineuse. Lorsqu’une éventuelle levée de l’interdiction a été mise sur la table, une écrasante majorité a accepté de poursuivre les recherches, qui seraient votées. Cela a provoqué un énorme choc. vague parmi les opposants à l’excision féminine : ils n’auraient jamais pensé que cela pourrait un jour en arriver là.

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La raison pour laquelle tant de parlementaires ont permis que cela se produise est en partie liée à la pression qu’ils ont ressentie. En tant que représentants de leur circonscription, ils avaient peur de perdre des électeurs. Les forces conservatrices qui se sont battues pour renverser l’interdiction ont réagi astucieusement. En apparaissant fréquemment dans les médias locaux et en diffamant les militants et les politiciens progressistes, les parlementaires n’ont pas osé accepter immédiatement l’interdiction.

Mais les résultats de l’enquête, menée par une commission spéciale, ont contribué à inverser la tendance. Il expose noir sur blanc les conséquences néfastes de l’excision féminine. Ainsi, aujourd’hui, alors qu’une majorité du Parlement était officiellement d’accord avec ces conclusions, le président du Parlement a conclu qu’une majorité avait accepté de maintenir l’interdiction. »

Le rejet du projet de loi par le Parlement fait sensation en Gambie. “Je suis très fier, aujourd’hui c’est la fête.” » déclare le député Gibbi Mballow au téléphone depuis la capitale Banjul avec la correspondante de NOS Saskia Houttuin. Il est l’un des rares parlementaires à avoir osé s’exprimer ouvertement contre l’excision. “Je vois cela comme la fin d’une période difficile.”

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Ces derniers mois, Mballow a reçu de nombreuses réactions, allant de messages d’intimidation sur WhatsApp à de graves menaces de mort. Selon Mballow, le fait qu’une majorité parlementaire le soutienne désormais est dû aux nombreuses réunions d’information et de débat organisées dans le pays. « Les preuves étaient irréfutables : l’excision est néfaste et constitue une violation des droits des femmes. »

Lutte personnelle

Pour Mballow, son combat était aussi personnel. Il est père de quatre filles. Il y a quelques années, leur grand-mère (la mère de Mballow) les a secrètement emmenés et les a excisés. Sa deuxième plus jeune saignait si abondamment qu’elle s’est retrouvée à l’hôpital. « Ce n’est qu’après cela que ma mère a compris », explique Mballow. “Maintenant, elle me soutient.”

L’interdiction reste peut-être en vigueur, mais cela ne signifie pas que la discussion est terminée. Depuis l’interdiction en 2015, les filles continuent d’être excisées en secret. « La loi est claire », estime Mballow. “Ce que je veux, c’est que nous fournissions des informations partout. Les soins de santé doivent mieux surveiller ; si une fille excisée est découverte, les coupables doivent être poursuivis.”

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“Je veux être un père qui protège les enfants de notre pays. Il était trop tard pour mes propres filles, mais nous pouvons encore empêcher cela pour beaucoup d’autres filles.”

Qu’est-ce que la mutilation génitale féminine ?

Lors de la mutilation génitale féminine (MGF), ou circoncision des filles, des parties de l’organe génital féminin sont retirées. Cela se produit souvent à un jeune âge, parfois chez les nouveau-nés. Selon l’UNICEF, plus de 230 millions de filles et de femmes ont été excisées dans le monde, principalement dans certaines parties du continent africain, en Asie et au Moyen-Orient.

L’Organisation mondiale de la santé distingue quatre catégories de mutilations, allant de la simple ablation du clitoris à l’excision des lèvres internes et externes, après quoi l’organe génital est cousu.

Dans tous les cas, l’excision des filles et des femmes est médicalement inutile et comporte de graves dangers. Les effets à court et à long terme comprennent des douleurs intenses et parfois des saignements mortels, des infections, des difficultés à uriner, des complications lors de l’accouchement, des troubles psychologiques et des problèmes sexuels.

2024-07-15 19:05:11
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