L’hélium : une rareté de plus en plus chère et inquiétante pour les industriels.

L’hélium : une rareté de plus en plus chère et inquiétante pour les industriels.

Les prix de l’hélium témoignent d’une tension croissante, ayant été multipliés par cinq en cinq ans et quasiment doublés cette année. Le président de 45-8 Energy, une start-up française, explique que « plus personne ne croit en un hélium bon marché ». L’objectif de la société est de produire 12 % des besoins européens d’ici la fin de la décennie. Le patron raconte avoir lancé sa société avec un plan d’affaires basé sur un hélium à 5 euros le m3, tandis que la même qualité coûte aujourd’hui entre 25 et 30 euros.

La préoccupation repose davantage sur l’offre que sur la demande. Depuis 2012, les stocks américains d’hélium qui ont alimenté le marché à un prix artificiellement bas pendant quatre décennies ont fortement diminué. Cela a conduit le marché à connaitre des périodes de pénurie au moindre soubresaut politique, avec des prix qui s’envolent à chaque fois. En revanche, la demande augmente considérablement dans l’électronique de pointe, car plus les semi-conducteurs sont high-tech, plus ils ont besoin d’hélium. Ce secteur absorbait 1 % des besoins en 2010 alors qu’aujourd’hui, il représente plus de 25 % de l’hélium commercialisé.

Tous les sites actuellement en production tournent à plein régime, voire sont en perte de vitesse. Les réserves existent, mais c’est leur accès souvent complexe qui limite l’offre en hélium. La distribution de l’hélium et le décalage entre les zones de production et de consommation sur la planète sont des facteurs de tension supplémentaires, car sur la trentaine de sites de production, une vingtaine se trouvent aux États-Unis, le premier producteur mondial. En Europe de l’Ouest, tout l’hélium est importé et les deux premiers fournisseurs sont le Qatar et l’Algérie.

À cela s’ajoutent les difficultés logistiques qui compromettent la production dans des sites très isolés. L’hélium doit être liquéfié à -269 °C pour être transporté et livré en 40 jours maximum pour éviter toute déperdition. Des contraintes qui rendent également le stockage difficile chez les industriels, ceux-ci privilégiant les achats en fonction de leurs besoins à court terme. Ce marché tendu fait craindre à certains industriels d’en manquer, les poussant à retarder leurs investissements en Europe depuis quelques mois.
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