L’histoire de Maureen Blanchard : de l’adoption au métissage

L’histoire de Maureen Blanchard : de l’adoption au métissage
Voir mon actu

Maureen Blanchard a passé une partie de sa vie à Rauville-la-Bigot (Manche), dans la maison de ses grands-parents, la Bihellerie.

Elle vient d’écrire un livre joliment intitulé On dirait toi bébé titre provenant d’une remarque de son mari, Edgar, lors de leur voyage de noces en Polynésie.

Remarque mettant l’accent, on l’aura compris, sur le métissage de Maureen, métissage qui a joué un rôle majeur dans son évolution d’enfant née « sous le sceau du secret ». Rencontre avec Maureen, qui voit son adoption comme une force.

Entretien

Acte : Vous êtes née « sous le sceau du secret », nom que l’on donne aux enfants nés sous X.

Maureen Blanchard : Oui, je trouve que cette expression donne un peu de douceur à ce qui reste tout de même un acte violent…

Vous avez longtemps imaginé votre mère biologique petite et noire. Vous avez découvert tardivement qu’elle se nommait Sandrine et qu’elle était grande… Et blanche : une surprise ?

Mo : Jusqu’à l’âge de 8 ans, je n’ai jamais pensé à ma mère biologique. La mort de ma grand-mère a été le choc en faisant résonner en moi la blessure de l’abandon. Ensuite, période difficile, pensées confuses, parfois mauvaises, long chemin de construction. Méritais-je d’être aimée ? Une thérapie m’a permis de répondre à cette question et de m’apaiser. C’est surtout la rencontre avec Edgar, mon mari, qui a été le départ pour un nouveau chapitre plus équilibré de ma vie.

Lire aussi  L'excédent commercial du secteur automobile s'élevait à 2 127,5 millions jusqu'en mars, soit 29,7 % de plus

Avez-vous eu envie de connaître votre mère biologique ?

Mo : Bien sûr. Ce n’est qu’à 24 ans que j’ai vraiment lu le dossier de ma naissance. C’est là que j’ai découvert son prénom, Sandrine, le fait qu’elle était blanche et grande et qu’elle m’avait abandonnée alors qu’elle avait 21 ans afin que « je sois heureuse dans une bonne famille ». Ce qui est le cas.

Et votre père biologique ?

Mo : Je n’en sais absolument rien. Ce qui m’a permis de le fantasmer et de l’imaginer selon mes rêves du moment : un jour, il avait les traits de Nelson Mandela ou de Martin Luther King. Le lendemain, maman l’attendait sur un rivage breton et il arrivait, pour une nuit d’amour, tel un pirate des Caraïbes.

Vidéos : en ce moment sur Actu

« Le Cotentin fait partie de mes racines »

Vous avez passé beaucoup de temps ici, à Rauville-la-Bigot ?

Mo : Le Cotentin fait partie de mes racines. La maison de mes grands-parents, la Bihellerie, est un endroit où j’ai passé et passe du temps en famille. J’y suis du reste présente pour les fêtes ! J’ai aussi un faible pour l’île Tatihou… Le Cotentin, c’est ma famille, c’est ma contrée.

Lire aussi  Lisez un fragment de « Otaberra », le dernier d'Elisa Victoria, l'auteur de « Vozdevieja »

Et vous avez eu envie d’écrire votre histoire, votre quête, vos angoisses… et votre bonheur aussi d’être choisie par une famille aimante.

Mo : J’ai voulu témoigner et ainsi, j’espère, donner des clés aux parents adoptants, désacraliser l’adoption en racontant une belle histoire vraie, celle d’une adoption réussie. Nous sommes, dans la famille Blanchard, trois frères et sœurs adoptés, chacun vivant à sa manière la situation. Ce que nous vivons, nous les adoptés, pour avancer et progresser dans la vie, avec ses difficultés et ses joies, peut intéresser de nombreuses familles et apporter des pistes pour les adoptés dans leur construction personnelle. Mais aussi, pourquoi pas, pour toutes personnes confrontées à des graves difficultés en particulier dans l’enfance et l’adolescence.

Livre reconnu

Ce livre de Maureen Blanchard est déjà reconnu par les spécialistes de l’adoption. L’Enfance et Famille d’adoption a en effet publié un article sur ce livre dans sa revue « Accueil ». Maureen Blanchard est aussi intervenue le 9 novembre lors d’une table ronde du colloque intitulé « 100 ans d’adoption » qui se déroulait à la Cour de cassation à Paris.

Lire aussi  Glamour, Money et Gaga : tous les gagnants de la soirée des Oscars !

Votre livre, très positif même s’il ne fait pas l’impasse sur les difficultés que vous avez rencontrée, se veut rayon d’espérance ?

Mo : Certainement. Car si je ne sais pas si ma mère, Sandrine, m’a prise dans ses bras lors de mon arrivée au monde, et si je peux me demander si je vaux la peine d’être aimée, la réponse est cette adoption plénière par ma famille, celle qui m’a choisie en me donnant les racines venant combler les questions sur mes origines. Mon adoption, je la vois comme une force et elle n’est plus qu’une définition partielle de ma personne. Elle est à sa place.

Propos recueillis par Élisabeth GAVARD

Livre disponible aux « Schistes Bleus » à Cherbourg, et sur commande dans toutes les libraires et sur tous les sites internet.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

dans un article qui peut se classer haut dans Google
#Interview #Cotentin #Née #sous #Maureen #raconte #son #adoption #son #parcours #dans #livre
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.