2024-04-13 06:02:00
AGI – “Je suis un Italien qui a dû le faire en tant qu’immigré clandestin pour rejoindre son pays”. L’histoire de commence par ces mots Michel Ivo Cérésoli, né il y a 34 ans en Guinée Conakry de l’union entre un Italien et une jeune locale mais qui a réussi il y a quelques jours seulement à obtenir un document qui atteste pratiquement sa “nationalité italienne”. Celui-là même qui ressort déjà clairement du nom de famille qu’il porte, Ceresoli, celui de celui qui a épousé en 1989 une jeune Guinéenne avec laquelle il a eu deux enfants, Michel Ivo et Abraham, aujourd’hui trente ans. L’homme, originaire de la région de Modène, était à l’époque directeur des travaux de l’entreprise Astaldi qui réalisait la route. Mamou-Kissidougou, reconnaît les deux fils. Puis en 1996, il a quitté la Guinée et à partir de ce moment, ni sa femme ni ses enfants n’ont plus eu de nouvelles de lui. Pour Michel Ivo, qui vit dans un petit village de Conakry, commence une histoire de double discrimination : celle des Guinéens qui ne le considèrent pas comme l’un des leurs mais un « à moitié italien » et celle des Italiens qui ignorent ses demandes de reconnaissance. de nationalité et ils lui refusent un visa pour venir en Italie. C’est le rêve cultivé depuis 34 ans par Michel Ivo, années durant lesquelles le jeune homme est diplômé en droit international de l’Université de Nongo Conakry, tandis que son frère est diplômé de l’Université Koffi Anan de Guinée en tourisme.
Une histoire de double discrimination
“Paradoxalement – dit Michel Ivo – en Guinée, j’ai subi une sorte d’exclusion en raison de mes origines italiennes. Je n’étais pas un pur Guinéen et on m’a fait du mal à ce sujet. J’étais parmi les dix meilleurs diplômés, neuf ont été embauchés, mais Ce n’était pas le cas parce que j’étais à moitié italien et pour travailler, ils me demandaient aussi de l’argent.” Les tentatives de Michel Ivo pour quitter la Guinée hostile pour rejoindre l’Italie ont commencé en 2006, mais sa famille n’avait aucun moyen et au cours de ces années-là, l’ambassade d’Italie en Guinée a été fermée. Les bureaux n’ont rouvert qu’en 2018 mais le garçon a été renvoyé au consulat italien. “Nous avons pris une série de rendez-vous – dit-il – qui n’ont cependant jamais été respectés. Cela semblait être une malédiction d’être italien et je ne comprenais pas pourquoi j’étais traité ainsi par un représentant de mon pays. Sans parler des problèmes avec les autorités guinéennes qui, pour racisme, nous ont tout refusé car pour elles nous ne sommes pas guinéens et donc nous ne méritons aucun service public.
Mais le jeune homme compte rejoindre l’Italie à tout prix, “j’ai donc décidé d’utiliser l’argent que j’avais économisé pour prendre la mer : j’étais un Italien qui essayait de rentrer clandestinement chez lui”. Il arrive au Mali, échange son téléphone contre un trajet jusqu’à la frontière avec le Niger, où pourtant les militaires lui arrachent son passeport. Sans papiers, il parvient à arriver en Algérie et après mille vicissitudes en Tunisie, lieu de départ des petits bateaux qui arrivent à Lampedusa. Il tente à deux reprises d’atteindre l’Italie mais ce n’est qu’à la troisième tentative, le 4 juillet 2023, qu’il atterrit sur l’île ; Michel Ivo, qui ne parle que français, déclare à la police qu’il est italien. Mais personne ne le croit et ils écrivent simplement : Guinée. Deux jours plus tard, il a été transféré au Cara d’Isola Capo Rizzuto où, grâce à la police, aux bénévoles qui travaillent au centre et à la préfecture de Crotone, il a finalement pu prouver qu’il était italien. Et la municipalité calabraise lui délivre une carte d’identité, avec la mention « nationalité italienne ». Michel Ivo souhaite désormais rencontrer son père.
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