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l’hôpital qui va tout changer

by Nouvelles

Lundi 28 octobre, plus de 300 personnes étaient présentes à la pose de la première pierre (symbolique, puisque le chantier est désormais bien entamé) de l’hôpital Elsan sur le territoire de Maizières-lès-Metz. Le chantier ne laisse guère de place au doute, l’équipement s’annonce grandiose. Déployé sur 50 000 m2, riche de 26 salles d’opération et de 382 lits, il emploiera plus d’un millier de personnes. Le choix du lieu ne doit rien au hasard. La proximité de deux axes autoroutiers, de la gare ou du centre-ville a été déterminante. Nul doute que cet hôpital va modifier le cadre de vie des habitants de Maizières-lès-Metz et plus globalement encore de la Communauté de Communes Rives de Moselle, un tel pôle d’attractivité ayant des impacts dans bien des registres : économie, mobilité, immobilier… Cela se vérifie déjà localement.

Pour plus de 800 000 personnes, c’est l’accès aux soins et à la santé qui va positivement évoluer lorsque l’hôpital ouvrira ses portes, à l’automne 2026. Et pour des décennies ensuite. Sébastien Proto, président exécutif d’Elsan l’a souligné, l’hôpital est « évolutif ». Il a été conçu de manière à optimiser les nouvelles pratiques médicales comme la chirurgie ambulatoire qui fait que le patient n’est plus hospitalisé mais rentre chez lui dans la journée. De façon, aussi, à porter les pratiques qui vont éclore, comme le concept de « marche en avant » qui fait que demain le patient se rendra au bloc opératoire en marchant dans le cadre de tout un parcours ou bien l’imagerie nucléaire. « Le groupe Elsan est mobilisé sur l’hospitalisation (avec une offre très large) mais également en matière de prévention et d’hospitalisation à domicile »a également précisé Sébastien Proto. C’est tout un écosystème « soins/santé » performant qui va rayonner au nord de Metz.

Plus de 320 millions d’investissements

Et au-delà, tout au long de l’axe Metz-Luxembourg, l’arrivée de l’hôpital Elsan ayant pour effet de booster les autres acteurs. En septembre dernier, le CHR Metz-Thionville qui a dévoilé son « projet d’établissement 2024-2028 », a évoqué, entre autres, un gros investissement à l’hôpital de Mercy dans les domaines de la psychiatrie et de la santé mentale, une réorganisation des filières d’admission des urgences à l’hôpital Bel-Air, de Thionville, une structuration de ses différents sites (9 à Metz, Thionville et Hayange)… À Yutz, c’est le groupe Louis Pasteur Santé qui est à la manœuvre avec l’installation de la clinique Ambroise Paré sur la Zac Meilbourg, ce qui s’accompagne de l’émergence d’un nouveau Pôle santé dans le sud thionvillois, bon nombre de spécialistes (ophtalmologiste, urologue, ORL…) s’installant au sein de Le Two, le nouvel immeuble de bureaux porté par la Sodevam, qui était au départ destiné à accueillir des entreprises de divers secteurs d’activité. De son côté, Uneos annonçait récemment porter des projets à Robert-Schuman ainsi qu’à l’hôpital Belle-Isle pour renforcer sa présence et son offre au cœur de la ville de Metz, compte tenu du départ du départ de la Clinique Claude Bernard (Elsan réunissant à Maizières-lès-Metz Claude Bernard et la clinique Notre-Dame de Thionville)…

Bref, ça s’anime. Globalement, à la louche, ce sont plus de 320 millions d’euros qui vont être investis par les acteurs, dont 150 millions pour l’hôpital de Maizières-lès-Metz, dans les trois ou quatre années à venir. Et tout cela s’accompagne d’un souci de conforter les connexions à la médecine de ville. Les collectivités sont également à la manœuvre pour soutenir les installations de nouveaux praticiens.

Guerre des talents

L’accès à la santé et la qualité des soins va donc s’améliorer sur ce territoire. D’autant plus si les acteurs collaborent. Des complémentarités sont à imaginer dans un contexte où les ressources financières et humaines, sont contraintes et les besoins en soins exponentiels, c’est une évidence. « Les urgences sont dimensionnées pour monter en puissance de manière à décharger le CHR de Metz-Thionville »a d’ores et déjà indiqué Sébastien Proto lors de la cérémonie de la première pierre. Collaborer, les patrons des groupes et établissements cités ci-dessus, y sont tous favorables. Quelques projets émergent. Mais des freins subsistent. Les différences de statuts (privé, public, privé non lucratif) qui ne sont pas sans impacter la façon d’exercer son métier, en est un. La concurrence, aussi, notamment (mais pas uniquement) en matière de ressources humaines. « Le plus beau des établissements ne peut pas fonctionner si on n’y met pas des médecins »a précisé Sébastien Proto.

La proximité du Luxembourg qui propose des rémunérations bien plus importantes est un problème dont il importe à ses yeux de se saisir pour réduire les écarts de salaires. Une compensation qui pourrait se faire, en partie, via un allègement de charges sociales. C’est en tout cas une idée que porte le député mosellan Belkhir Belhaddad, présent à la cérémonie, qui souhaite que ce sujet soit évoqué lors de la prochaine CIG (Commission intergouvernementale franco-luxembourgeoise). Il y a urgence. « Le problème va s’aggraver car le Luxembourg va devoir gérer de nombreux départs à la retraite »a rappelé le président exécutif d’Elsan. Exact. Près de 70 % des médecins exerçant au Luxembourg partiront à la retraite dans les 10 ans à venir, selon le ministère luxembourgeois de la Santé. Cela dit les hôpitaux grand-ducaux participent aussi à soigner les habitants du sillon lorrain. Sur les 139 352 séjours dénombrés par les centres hospitaliers, en 2021, près de 10 % (et 17,3 % des accouchements en maternité) sont « frontaliers », la majorité venant de France. Et la tendance est à la hausse. Concurrent et/ou partenaire ? Après tout ce que veulent les Mosellans, c’est être soignés dans de bonnes conditions. Et dans les meilleurs délais, c’est mieux…

2024-11-02 09:00:00
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