L’hyposmie chez les personnes âgées : un lien avec la dépression

L’hyposmie chez les personnes âgées : un lien avec la dépression

L’hyposmie, la diminution de l’odorat, est depuis longtemps associée à la maladie d’Alzheimer et à d’autres démences chez les personnes âgées. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de Johns Hopkins Medicine montre que la perte de ce sens est également liée à une augmentation des risques de dépression chez les personnes âgées.

Il y a bien un lien entre la perte d’odorat et la dépression. Pour cette étude présentée le 26 juin 2023 dans le Journal de gérontologie : sciences médicales, les scientifiques ont évalué 2 125 personnes âgées de 70 à 73 ans au début de l’expérience. Les participants étaient évalués physiquement chaque année et par téléphone tous les six mois. Les tests mesuraient, entre autres, leur capacité à détecter certaines odeurs, les signes de dépression et leur mobilité.

Lorsque l’odorat a été testé pour la première fois, 48 % des participants avaient un odorat normal, 28 % avaient un odorat diminué, connu sous le nom d’hyposmie, et 24 % avaient une perte profonde du sens, soit l’anosmie. Au cours des 8 années de suivi, 25 % des volontaires ont également développé des symptômes dépressifs importants.

“Nous avons vu à maintes reprises qu’un mauvais odorat peut être un signe avant-coureur de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, ainsi qu’un risque de mortalité. Cette étude souligne son association avec les symptômes dépressifs”, explique le Dr Vidya Kamath, professeure agrégée de psychiatrie et de sciences du comportement à la Johns Hopkins University School of Medicine.

Anosmie : plus l’odorat est mauvais, plus les symptômes dépressifs sont importants. Lors d’une analyse plus approfondie, l’équipe a découvert que les personnes âgées présentant une perte d’odorat avaient un risque accru de développer des symptômes dépressifs significatifs par rapport aux autres. De plus, une perception des odeurs plus faible était associée à un risque accru de troubles dépressifs modérés ou élevés. “Ce qui signifie que plus l’odorat d’une personne est mauvais, plus ses symptômes dépressifs sont importants”, précise le communiqué de l’établissement américain.

“La perte de votre odorat influence de nombreux aspects de notre santé et de notre comportement, tels que la détection d’aliments avariés ou de gaz nocifs, et le plaisir de manger. Maintenant, nous pouvons voir que cela peut également être un indicateur de vulnérabilité important de quelque chose dans votre santé qui a mal tourné”, a déclaré le Dr Vidya Kamath. “L’odorat est un moyen important de s’engager dans le monde qui nous entoure, et cette étude montre qu’il peut être un signe avant-coureur d’une dépression tardive”.

Pour les chercheurs, l’olfaction et la dépression seraient liées à la fois par des mécanismes biologiques (par exemple, des niveaux de sérotonine altérés, des changements de volume cérébral) et comportementaux (par exemple, une fonction sociale et un appétit réduits). Ils prévoient en outre de vérifier si ce sens peut être utilisé dans les stratégies d’intervention pour atténuer le risque de dépression en fin de vie.
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