L’hypothèse de Dieu

L’hypothèse de Dieu

2023-12-21 21:41:19

On raconte qu’un jour, lorsque l’astronome, physicien et mathématicien français Pierre-Simon Laplace remit un exemplaire d’une de ses œuvres à Napoléon, il commenta : « On m’a dit que dans ce grand livre que vous avez écrit sur le système du monde, il n’y a aucune mention de Dieu, son créateur. Ce à quoi Laplace répondit : « Je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse. »

Pendant des siècles, les découvertes scientifiques ont semblé aller à l’encontre de la croyance en Dieu. La science a fait reculer la religion et le développement technologique a rendu inutile le besoin de se tourner vers un Dieu pour expliquer et résoudre les problèmes humains. Ceux qui maintenaient une position croyante éprouvaient un certain complexe d’infériorité à l’égard du rationalisme. Le matérialisme est devenu intellectuellement dominant.

Le livre a été récemment lancé Dieu. La science. Les preuves. L’aube d’une nouvelle révolution. Tel que Best-seller en France avec plus de 250 000 exemplaires vendus. Ses auteurs, Michel Yves Bolloré et Olivier Bonnassies, soutiennent que le matérialisme est une croyance comme une autre et que l’état actuel de la science ne réfute pas l’existence de Dieu, mais la prouve.

La mort thermique de l’univers et le Big Bang

Selon ces auteurs, malgré l’incertitude qui subsiste sur la nature de la matière noire et de l’énergie, les données cohérentes dont nous disposons actuellement, si les lois de la nature ne changent pas avec le temps, démontrent que la seule fin possible de l’univers est sa mort thermique. , conséquence de l’application du deuxième principe de la thermodynamique.

L’hypothèse qui fait aujourd’hui le plus consensus est que l’Univers connaît une expansion accélérée. Selon cela, dans environ 10¹⁰⁰ ans, il y aura la mort thermique complète de l’universextrêmement dilaté dans une expansion maximale dans laquelle il atteindra l’entropie maximale et sera la fin de toute activité thermodynamique.

Ce qu’ils appellent la « période sombre » va commencer (Ère sombre), dans lequel il n’y aura que des photons dans un espace gigantesque qui tendra vers le zéro absolu. L’univers n’est donc ni statique ni éternel et évolue.

Et si ça a une fin, ça aurait dû avoir un début. Le modèle standard du Big Bang, un univers en expansion dont le début concret remonte à 13,8 milliards d’années, a été vérifié et confirmé à plusieurs reprises malgré l’échec des tentatives visant à développer d’autres modèles.

L’univers n’est donc pas quelque chose de fortuit, désordonné et aléatoire, mais résulte plutôt d’un processus ajusté dans lequel chaque élément apparaît progressivement. Tout émerge d’un « atome primitif ». Avant, il n’y avait ni temps, ni espace, peu importe. Il n’y avait rien.

Le temps, l’espace et la matière émergent à un moment précis. L’infini n’est donc qu’un concept. L’« avant » serait extérieur à la science expérimentale. Cette hypothèse, la plus cohérente et faisant actuellement l’objet du plus grand consensus, soulève d’autres questions : si l’univers n’est pas éternel, qu’y avait-il avant ? Le néant, pas le temps ? Comment quelque chose peut-il venir de rien ? Et surtout, pourquoi survient-il ? Pour les auteurs, c’est la preuve de l’existence d’un Dieu créateur.

Bien qu’il y ait d’autres interprétations ou hypothèses – comme l’inflation cosmique, l’univers sans bords, la théorie des supercordes, les modèles inflationnistes, un multivers éternel et cyclique avec dix dimensions ou plus qui découle de lois préexistantes… – sont extrêmement complexes, hautement spéculatifs et peu susceptibles d’être vérifiés, bien qu’ils représentent un exercice intellectuel et scientifique intéressant.

Le livre comprend également un chapitre suggestif sur la persécution idéologique des scientifiques du Big Bang.

La mise au point et le passage du monde inerte au monde vivant

En cosmologie, le réglage fin de l’univers signifie que les conditions permettant la vie dans l’univers ne peuvent se produire que lorsque certaines constantes fondamentales se situent dans une plage de valeurs très étroite. Ainsi, si l’une de ces constantes était légèrement différente, l’univers, la matière et la vie ne seraient pas possibles.

L’univers apparaît comme « un ensemble d’installations », une mécanique d’une précision incroyable dans laquelle chaque étape dépend d’ajustements improbables et d’engrenages complexes et indispensables qui s’emboîtent pour permettre l’existence et le fonctionnement de l’ensemble. C’est ce que certains ont appelé le principe anthropique, cette série de coïncidences apparemment incroyables qui permettent notre présence dans un univers qui semble avoir été parfaitement préparé pour garantir notre existence. De la force de gravité, la force électromagnétique, la vitesse de la lumière, la constante de Planck, la charge et la masse de l’électron et du proton…

Selon cela, il est difficile de soutenir que l’univers, la matière et le passage de l’inerte au vivant sont nés du chaos, ou que le hasard et la probabilité en sont les seules causes. Le matérialisme et le hasard restent un défi et ne peuvent à eux seuls expliquer toute la réalité.

Une hypothèse raisonnable et cohérente

À mon avis, tous ces arguments ne sont pas des démonstrations de l’existence de Dieu. La science ne peut pas prouver l’existence de Dieu, ni prouver qu’il n’existe pas. Il n’est pas nécessaire que la science soutienne la foi.

Pour expliquer le monde qui nous entoure, l’intervention directe de Dieu, ce qu’on appelle souvent le « Dieu des lacunes », n’est pas nécessaire. Lorsqu’il y a un « vide », quelque chose que je ne comprends pas ou pour lequel je n’ai aucune explication scientifique, je m’adresse à Dieu qui comble le vide avec son doigt magique. Une « hypothèse » très séduisante mais peut-être pas indispensable. C’est bien ici de se souvenir la citation « la Bible ne nous dit pas à quoi ressemble le paradis, mais comment y aller ».

Mais ce que les auteurs démontrent, c’est que la science ne nous éloigne pas nécessairement de Dieu et que croire en Dieu est quelque chose de « raisonnable », que pour un homme ou une femme de science du XXIe siècle, il est logique d’être croyant. La foi n’est pas irrationnelle, elle n’est pas un « complément » : elle est aussi une manière cohérente de comprendre la réalité.

La science et la foi se complètent dans leur but ultime, qui est la connaissance de la vérité du monde et de l’être humain. La science va nous interroger et nous donner des réponses (ou du moins essayer de le faire) sur la façon dont les choses se passent. Et ce que la foi donnera à certains d’entre nous, c’est la raison, le sens, le pourquoi. Mais ce ne sont pas des territoires indépendants, mais complémentaires.

Pour les personnes qui ont la foi, c’est un encouragement à continuer à enquêter avec passion, car plus nous connaissons le monde qui nous entoure, plus nous connaissons Dieu. Et si une sorte de contradiction surgissait entre ce que la science me dit et ce que la foi suggère ? La réalité est une, ces contradictions apparentes incitent à continuer d’étudier et de rechercher davantage.

Comme l’écrit Robert W. Wilson (prix Nobel de physique 1978) dans le prologue du livre : « Un être supérieur pourrait être à l’origine de l’univers ; Bien que cette thèse générale ne me semble pas être une explication suffisante, j’en accepte la cohérence. » L’affirmation « la science ne réfute pas l’existence de Dieu, mais la prouve » propose un débat essentiel sans insultes, ni dégradations, ni annulations. Réfléchir profondément ne signifie pas nécessairement rejeter « l’hypothèse de Dieu ».



#Lhypothèse #Dieu
1703249174

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.