Des chercheurs en physiologie du sommeil de l’université et du CHU de Caen ont étudié les effets de l’activité physique en soirée sur le sommeil. Résultat : par mesure de précaution, il est préférable d’éviter l’activité physique juste avant de se coucher.
S’il n’est souvent pas possible d’éviter de consacrer du temps à l’activité physique le soir après une journée de travail, des recherches mettent en garde contre les effets néfastes d’une activité physique tardive sur le sommeil. Des chercheurs français ont étudié la qualité et la quantité de sommeil chez de jeunes athlètes après avoir fait du sport avant d’aller au lit. Leurs résultats confirment que l’exercice en soirée peut entraîner un niveau d’éveil neurophysiologique susceptible de perturber le sommeil.
Cette étude menée auprès de 16 jeunes athlètes en bonne santé, âgés de 21 à 27 ans, a utilisé des enregistrements polysomnographiques et les niveaux de cortisol salivaire pour mesurer l’effet de deux types d’exercice : l’endurance et la résistance. Les deux types d’exercice ont été réalisés une heure avant le coucher pendant 30 minutes. Les résultats montrent une détérioration de la qualité et de la quantité de sommeil après les deux types d’exercice, avec une efficacité de sommeil réduite après l’exercice d’endurance.
Les analyses de l’activité cérébrale par électroencéphalographie ont révélé des changements adaptatifs suite à l’exercice physique, avec des impacts différents pour l’endurance et la résistance. L’exercice en endurance a eu un impact négatif plus important sur la neurophysiologie du sommeil que l’exercice en résistance.
Bien que des modifications du sommeil aient été observées après l’exercice en soirée, l’étude ne considère pas ces effets comme véritablement délétères. Pour Joy Perrier, post-doctorante à l’université de Caen et première auteure de l’étude, “ces résultats mettent en lumière les effets physiologiques des exercices physiques réalisés en soirée et soulignent l’importance d’éviter si possible l’activité physique tard en soirée et moins de 2h avant le coucher”. Il s’agit d’une mesure de précaution.
À noter : une augmentation de la puissance alpha après l’exercice en soirée peut indiquer une plus grande conscience environnementale pendant le sommeil léger. De plus, une augmentation de la puissance thêta pendant le sommeil léger peut être liée à des processus de mémoire, suggérant que l’exercice modéré peut influencer les processus cognitifs pendant le sommeil (non testés dans cette étude).
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