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L’impact économique du Grand Prix de formule 1 de Montréal : une analyse incomplète

L’impact économique du Grand Prix de formule 1 de Montréal : une analyse incomplète

Rien n’est moins clair, estime l’économiste Daniel Denis. Il manque d’analyses disponibles sur le plan économique de manière continue souligne-t-il lors de son passage à l’émission Zone économie sur les ondes d’ICI RDI. Parce qu’il ne faut pas se le cacher, le Grand Prix de formule 1, il a connu un passage à vide il y a quelques années.

« Souvent, ces évaluations-là sont cachées, peu connues. On nous dit : “Oui, ça vaut la peine”, mais on n’en connaît pas vraiment les aboutissements. »
— Une citation de Daniel Denis, économiste

D’autant plus que les autorités investissent des sommes faramineuses pour la tenue de cette compétition. Entre 2009 et 2031, les trois paliers gouvernementaux auront déboursé 400 millions de dollars uniquement pour les droits versés aux propriétaires du circuit, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).

Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance ignorés
L’événement demeure cependant intéressant pour les commerces de la métropole. Particulièrement, je dirais, pour les intervenants privés du secteur du tourisme à Montréal, il n’y a pas de doute que c’est un événement qui est vraiment grandement apprécié et attendu remarque Daniel Denis.

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Les données de la société Moneris indiquent que lors du dernier Grand Prix de Montréal, le volume des ventes a grimpé de 31 % pour les bars de la ville, de 24 % pour les restaurants et de 13 % pour les attractions.

L’édition de 2019 a quant à elle généré près de 900 emplois et attiré 290 540 visiteurs qui ont chacun dépensé en moyenne 936 $ durant leur séjour, selon Tourisme Montréal.

Or, une analyse complète des retombées, qui prendrait en considération un plus vaste éventail de critères, manque toujours à l’appel, déplore M. Denis. Par exemple, de plus en plus d’investisseurs tiennent compte des critères ESG, qui englobent les dimensions environnementales et sociales ainsi que l’aspect de la gouvernance.

Un rapport produit par la fédération de la formule 1 en 2019 révélait que les Grands Prix sont responsables de l’émission de plus de 250 000 tonnes de CO2 par année.

Le phénomène bien documenté d’exploitation sexuelle durant cet événement n’aide pas non plus à redorer son blason. Il y a une demande pour des filles de plus en plus jeunes alertait récemment Jennie-Laure Sully, organisatrice communautaire à la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES).

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Rayonner à tout prix
Montréal se targue du rayonnement que lui apporte la compétition automobile chaque année. Une étude des coûts et bénéfices devrait toutefois considérer l’afflux touristique que ce rayonnement procure véritablement à la métropole, affirme Daniel Denis.

Est-ce que, par cette couverture médiatique qu’on a pendant le week-end, par les articles qui sont publiés sur Montréal dans cette période-là, est-ce que ça intéresse d’autres personnes que celles qui viennent spécifiquement pour le Grand Prix? demande l’économiste. Ça n’a pas été mesuré, à ma connaissance, suffisamment.

M. Denis remarque d’ailleurs que les événements sportifs sont de plus en plus utilisés par des États pour avoir de la visibilité à l’échelle mondiale et cacher certains travers. Un phénomène connu sous le nom de lavage sportif.

En témoigne la récente fusion entre le circuit de golf de la PGA et son rival LIV Golf, financé par le fonds d’investissement national saoudien, ou encore la dernière Coupe du monde au Qatar.

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La formule 1 n’y échappe pas.

« Il y a des pays autoritaires, peu démocratiques, […] qui tiennent des Grands Prix, et même de plus en plus. Il y a des pays du Golfe, on peut penser à l’Azerbaïdjan, et même à certains égards, Singapour. Ces pays-là ont cherché à avoir le Grand Prix de formule 1 parce que c’est un événement qui a un grand rayonnement international. »
— Une citation de Daniel Denis, économiste
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