L’impact paradoxal des conflits de guerre sur l’économie espagnole | Entreprise

L’impact paradoxal des conflits de guerre sur l’économie espagnole |  Entreprise

2024-04-21 06:50:00

Les tensions géopolitiques et leur exacerbation de la guerre au Moyen-Orient, outre leurs conséquences dramatiques pour la population, ont un impact surprenant sur l’économie espagnole. D’une part, l’essentiel du tissu productif souffre, comme dans le reste de l’Europe, du climat d’incertitude qui mine la confiance et rend difficile le décollage des investissements, indispensables à la prolongation de notre cycle expansionniste. La hausse du prix du pétrole et du transport maritime qui transite par les régions proches du conflit complique le chemin de la désinflation, tout en érodant le pouvoir d’achat.

D’un autre côté, les turbulences mondiales s’accompagnent d’énormes afflux d’investissements internationaux, en raison du pouvoir attractif des faibles coûts de la main-d’œuvre et de l’énergie par rapport aux autres économies de notre environnement. Les récentes annonces de positions dans les secteurs de la technologie, de l’énergie et de l’automobile s’inscrivent dans une tendance de fond, étant donné le volume de capitaux étrangers investis dans l’équipement des entreprises espagnoles, notamment les grandes : au cours des deux dernières années, les investissements directs étrangers. (hors capital financier spéculatif) atteint en moyenne 2,9% du PIB, un chiffre bien supérieur à celui observé chez les autres grands partenaires communautaires. Par ailleurs, l’Espagne est importatrice nette de capitaux étrangers, contrairement à l’Allemagne par exemple, qui exporte une bonne partie de son épargne pour équiper des entreprises à l’étranger – une folie pour son industrie, en pleine reconversion.

C’est-à-dire que les investisseurs internationaux raisonnent globalement, et dans cette comparaison, l’Espagne ne s’en sort pas mal (les incertitudes sont similaires sur tout le continent, mais nous sommes loin des principales zones de conflit et les coûts de production sont favorables). En revanche, les petites entreprises espagnoles sont déterminées en fonction des conditions locales et d’autres variables qui affectent le climat des affaires sur le marché intérieur. Parmi ces fardeaux, celui qui affecte le plus l’investissement est le souvenir traumatisant de la crise financière – une considération très éloignée des préoccupations des grands investisseurs internationaux.

Cette dualité est pertinente pour la politique économique, tout d’abord parce qu’elle montre que le déficit d’investissement se produit surtout dans les petites et moyennes entreprises, et moins dans les entreprises ayant la capacité d’attirer des capitaux étrangers. À cet égard, l’initiative de cofinancement d’entreprises récemment annoncée, pilotée par Cofides, est un pas dans la bonne direction puisqu’elle vise à rapprocher les ressources des secteurs stratégiques, bénéficiant potentiellement aux entreprises de taille intermédiaire. Le volume des ressources de ce fonds (2 milliards d’euros, financés par des prêts Next Generation) semble cependant insuffisant pour atténuer la sécheresse des investissements. Plus décisive serait l’union financière projetée par Bruxelles dans le but de faciliter la mobilité de l’épargne pour stimuler l’économie européenne, mais le projet se heurte à la vision de pays réticents à l’harmonisation réglementaire et fiscale. Nous verrons si Mario Draghi parvient à aplanir les aspérités avec son rapport diagnostique tant attendu sur la position de l’Europe vis-à-vis des autres grandes puissances.

La formulation d’une trajectoire budgétaire à moyen terme serait un autre levier pour débloquer les investissements des entreprises les plus touchées par les incertitudes et qui, en raison de leur taille, ne peuvent pas accéder au financement international. Les budgets généraux de l’État constituent le principal instrument de politique économique et la perception du degré de cohérence de l’action publique en dépend.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la volatilité de l’environnement mondial est plus préjudiciable aux PME espagnoles qu’aux investisseurs internationaux qui continuent de miser sur notre tissu productif. Une dichotomie qui tend à s’accentuer à mesure que le conflit au Moyen-Orient se perpétue, voire s’étend.

Capital étranger

Le volume des capitaux étrangers investis l’année dernière dans les entreprises espagnoles, ou investissements directs étrangers, a atteint 33 milliards d’euros (selon les données de la balance des paiements). Les anciens investisseurs de l’Union européenne, des États-Unis et du Royaume-Uni continuent de fournir la majeure partie des fonds, avec un peu moins de 80 % du total (d’après les informations de DataInvest). Les monarchies du golfe Persique, parmi lesquelles se distinguent les Émirats arabes unis, ne représentent que 1,3 % du total, et la Chine 1,4 %, même si la présence du géant asiatique augmente rapidement.

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