Dans son atelier de 200 m2 à Louviers, elle imprime, en 3D, des gâteaux et autres fonds de tartes sucrés et salés. Elle, c’est Marine Coré Baillais, « née dans l’est de la France mais Normande de cœur », qui a posé ses valises et son imprimante 3D en inox alimentaire dans la pépinière du Hub à Louviers (Eure) en septembre 2022.
Une invention qui permet à la cheffe d’entreprise, fondatrice de la Pâtisserie numériquede marier son expérience en impression 3D et son amour de la pâtisserie et qui séduit les investisseurs. Ce mercredi 6 mars, elle figure dans l’émission Qui veut être mon associésur M 6, pour tenter de convaincre le jury de financer, à hauteur de 150 000 euros, sa prochaine levée de fonds lui permettant de construire une usine.
Pour convaincre le jury, composé notamment de Tony Parker, Jean-Pierre Nadir ou encore Kelly Massol, Marine a pu bénéficier des conseils de Pierre Hermé. Le célèbre pâtissier, après lui avoir ouvert les portes de son atelier, l’a accompagnée en plateau pour défendre le projet de la Pâtisserie numérique. « Ses équipes nous ont aidés à concevoir un gâteau le plus télégénique possible », raconte la fondatrice. Et pour mieux sensibiliser les investisseurs à son produit, place aux travaux pratiques : « Je leur ai fait mettre la main à la pâte avant de leur demander de mettre la main au portefeuille », sourit-elle.
Gagner du temps et réduire les emballages
« Notre objectif, c’est de seconder les chefs qui travaillent sur de gros volumes horaires et peinent à recruter », précise Marine. L’idée est novatrice. Sur les grilles des chambres froides s’alignent ainsi des mini-cocottes et autres ustensiles de cuisine en version dînette et des créations beaucoup plus artistiques ou en grand format.
Parmi ses premiers clients, elle dénombre des pâtissiers qui s’installent et cherchent à se démarquer avec des produits qu’on ne trouve pas ailleurs, car l’impression 3D permet de réaliser des fonds de tarte qu’on ne pourrait faire à la main, ou alors avec beaucoup de temps investi et de minutie, mais aussi de répondre à des besoins antigaspi très actuels. La fondatrice désigne l’un de ses collaborateurs et un chef qui travaillent des préparations salées dans la cuisine de l’atelier : « On a des demandes de traiteurs pour des mignardises ou des contenants, comme pour les bowls, qui peuvent être comestibles et compostables ».
Après avoir quitté la start-up d’impression 3D Sculpteo en 2018, Marine s’est formée à la pâtisserie en passant un CAP et a investi 90 000 euros pour créer le prototype de son imprimante 3D. Adaptée aux bacs alimentaires professionnels, la machine va créer des formes en associant les aliments secs, farine cacao, sucre avec des aliments liquides contenus dans la buse. En quelques minutes, les fonds de tartes sont sculptés avant de passer au four, une heure à 150 °C.
Aujourd’hui accompagnée de 9 collaborateurs, Marine Coré Baillais espère lever 1 million d’euros et pourra ainsi prétendre au programme « Première usine » de la BPI (banque publique d’investissement) . En attendant de réunir la somme, la Pâtisserie numérique continue d’assembler des machines, très prochainement pour le CFA Raphaël Mallard au Havre, son premier client normand et de recevoir des chefs et des formateurs pour découvrir le procédé. « D’avoir un atelier qui fourmille de gens, j’en rêvais », souffle-t-elle.
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