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L’Inde au sommet du G20 : une décision courageuse ou une erreur diplomatique ?

L’Inde au sommet du G20 : une décision courageuse ou une erreur diplomatique ?

Le prochain sommet du G20 qui doit se tenir dans le Jammu-et-Cachemire indien illégalement occupé (IIOJK) en septembre 2023 est une source de préoccupation puisque l’Inde a décidé d’accueillir le sommet en territoire contesté. Le Pakistan a rejeté L’annonce de l’Inde, citant le statut contesté internationalement reconnu de l’IIOJK.

Alors que l’Inde soutient que l’IIOJK fait partie intégrante de son territoire, le Pakistan soutient que la position de l’Inde ne tient pas compte du statut contesté mondialement reconnu de la région. Si l’Inde réussit à accueillir le sommet du G20 à l’IIOJK, ce sera le premier événement international à avoir lieu dans la région contestée depuis l’abrogation unilatérale par New Delhi du statut spécial de la région le 5 août 2019.

Le G20 comprend 19 pays et l’Union européenne, y compris les principales économies développées et émergentes. Ensemble, ces nations représentent une proportion substantielle de la population mondiale, du commerce international et du PIB mondial, les membres du G20 représentant 85 % du PIB mondial, 75 % du commerce international et les deux tiers de la population mondiale. La décision de tenir le sommet du G20 dans le territoire contesté est considérée comme une approbation des fausses déclarations de normalité de l’Inde au sein de l’IIOJK, ce qui pourrait potentiellement induire la communauté internationale en erreur concernant la situation actuelle dans la région.

L’Inde exerce son soft power

Il convient de noter que dans un passé récent, le gouvernement du BJP a tenté de projeter à tort la normalité dans le territoire contesté en organisant des conférences sur l’investissement. En tentant d’accueillir le sommet du G20, l’Inde est perçue comme faisant un pas de plus dans cette direction. Diverses organisations internationales, telles que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Amnesty International et Human Rights Watch, ont signalé des crimes de guerre indiens et des atrocités contre le peuple du Cachemire. Les tentatives de l’Inde de modifier la démographie de l’IIOJK sont une violation flagrante du droit international, des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de la quatrième Convention de Genève.

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Le ministre indien des Affaires extérieures, S. Jaishankar, lors d’un événement en 2020, a affirmé que « ce qui s’applique au monde s’applique également à l’Asie. Un monde multipolaire doit avoir ses fondements en Asie multipolaire. Il a également affirmé que « les perspectives de l’ordre mondial dépendent d’une répartition plus équitable et démocratique du pouvoir et des ressources. Le monde doit être plus multipolaire. Un tel monde multipolaire doit nécessairement avoir une Asie multipolaire en son centre. Cela ne peut se produire que si nous, en tant que pays asiatiques, consolidons notre indépendance et élargissons notre liberté de choix.

Conformément à cette conviction, l’Inde semble utiliser le Sommet pour renforcer son soft power et se positionner en tant que leader des pays du Sud. De plus, le Sommet est utilisé à des fins politiques intérieures. Par conséquent, l’objectif est de détourner l’attention des questions géopolitiques et de se concentrer plutôt sur des sujets tels que la croissance, le développement, la résilience économique et face aux catastrophes, la corruption, la sécurité alimentaire et énergétique et la réduction de la pauvreté. Cependant, en raison de divergences sur la crise ukrainienne, ces questions ont été éclipsées à l’ordre du jour.

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Crise ukrainienne : un défi pour l’Inde

Lors de la réunion des ministres des Finances du G20 et de la réunion des ministres des Affaires étrangères à Bangalore et à New Delhi, respectivement, l’Inde n’a pas réussi à parvenir à un communiqué conjoint en raison de divergences sur la crise ukrainienne entre les puissances occidentales dirigées par les États-Unis et la Russie. Alors que l’Inde reste au cœur de l’approche des États-Unis pour contenir la Chine, elle entretient également une relation importante avec la Russie pour les achats de défense et l’approvisionnement en pétrole russe. Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, les achats de pétrole brut russe par l’Inde ont considérablement augmenté. Les importations indiennes de pétrole en provenance de Russie sont passées de 2 % en février 2022 à 23 % en novembre 2022.

La décision de l’Inde de continuer à traiter avec la Russie, par exemple dans l’achat d’articles de grande valeur comme le système de missile S-400 tout en servant simultanément de fournisseur de sécurité net pour les États-Unis dans la région, est remarquable. Il vise également à maintenir son « autonomie stratégique » concernant ses affaires de défense et de politique étrangère. Dans le même temps, l’Inde entretient des liens stratégiques avec les États-Unis et reste un partenaire essentiel pour les États-Unis dans leur campagne contre la Chine.

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Le partenariat stratégique croissant entre New Delhi et Washington a également ouvert la voie à la dérogation à la loi CAATSA (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act) en faveur de l’Inde, ce qui contraste avec le cas de l’achat par la Turquie de missiles S-400 à la Russie. L’administration Trump a imposé des sanctions à la Turquie pour son achat du système russe de défense antimissile S-400.

Il a été signalé que la Chine avait sauté le «Rassemblement de l’initiative d’innovation en recherche» du G20 organisé par le Département des sciences et de la technologie. La réunion s’est tenue à Itanagar, qui est la capitale de l’Arunachal Pradesh, un État du nord-est que la Chine considère comme faisant partie du Tibet. On s’attend à ce que la tenue du Sommet dans un environnement aussi sensible puisse être perçue comme une insulte pure et simple à la Chine, qui pourrait donc boycotter le Sommet.

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Ainsi, le prochain sommet du G20 constitue un défi pour l’Inde, compte tenu de la gravité de la crise ukrainienne et de la présence de grands pays développés. L’Inde ne peut pas se permettre d’éviter le débat sur la crise ukrainienne pendant le sommet, car cela pourrait avoir des conséquences politiques de grande portée au niveau mondial, pouvant conduire à une polarisation au sein du G20.

L’auteur est agent de recherche au Strategic Vision Institute (SVI), Islamabad. Elle tweete @ZukhrufAmin. Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas la politique éditoriale de Global Village Space.

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