L’inflation et les défis économiques du moment: Entretien avec le gouverneur de la Banque nationale de BelgiqueRésumé: Dans un entretien accordé à La Libre Belgique, Pierre Wunsch, gouverneur de la Banque nationale de Belgique, évoque les défis économiques actuels tels que la hausse de l’inflation, les impacts sur le pouvoir d’achat des Belges, les perspectives d’augmentation des taux d’intérêt, les implications pour les banques belges et le digitalisation du secteur bancaire. Il souligne notamment que l’inflation reste au-dessus de l’objectif de 2%, que la hausse des taux est nécessaire pour refroidir la pression inflationniste, mais qu’elle a des impacts négatifs sur certains secteurs, comme les crédits hypothécaires. Il considère aussi que les Belges ont un patrimoine cumulé important, mais que la moitié d’entre eux ont un patrimoine très réduit. La régulation du secteur bancaire a été renforcée depuis 2008, mais les réseaux sociaux représentent un risque nouveau en cas de rumeurs infondées pouvant entraîner des retraits massifs de dépôts. Quant à la question de la digitalisation des banques, il estime que les banques digitales transfrontalières sont normales dans un système de plus en plus européen en matière de réglementation, mais que les banques cherchent à s’adapter en gardant une présence physique pour les moments importants de la vie.

Quatre-vingt-neuf euros est la différence de prix moyen du chariot en mars 2023 par rapport à mars 2022, soit une augmentation de 20,6%. Autrement dit, l’indexation automatique des salaires, survenue à la fin de janvier, ne comble déjà plus la perte de pouvoir d’achat… Les supermarchés sont les commerces où les prix augmentent le plus, heureusement l’inflation moyenne est inférieure. Pour l’ensemble de l’année 2023, elle devrait tourner autour de 4,2%. Dans ce contexte, la Banque nationale de Belgique surveille de près la situation pour soulager les ménages et les entreprises. Le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch, est conscient des effets à long terme engendrés par une inflation élevée et s’efforce de la maintenir sous contrôle en augmentant les taux.

La question de la baisse réelle du pouvoir d’achat et de la perception des Belges reste complexe, car certains publics sont plus exposés à la hausse des prix que d’autres. Malgré cela, les Belges possèdent toujours un patrimoine global élevé, mais la pandémie a forcé l’épargne. Il est également crucial de se pencher sur l’indexation automatique des salaires et ses conséquences à long terme sur les entreprises.

En ce qui concerne les banques belges, elles ont renforcé leur réglementation depuis la crise de 2008 et ont des obligations de capital et de coussins de sécurité en liquidité plus élevés. Toutefois, l’émergence des réseaux sociaux et leur effet d’emballement peut leur causer des difficultés si une rumeur infondée apparaît.

Enfin, l’échec de NewB soulève la question de savoir s’il y a de la place pour une nouvelle banque dans le marché belge saturé et de la digitalisation des banques, qui est une tendance inévitable à mesure que la réglementation européenne se renforce.
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