Une nouvelle étude de l’Université Dalhousie à Halifax montre que l’intelligence artificielle pourrait aider à détecter le cancer de la peau avant qu’ils n’atteignent un stade avancé. Le taux de mortalité lié au cancer de la peau en Nouvelle-Écosse est l’un des plus élevés au pays.
Quatre cents lésions de la peau sur 318 personnes, voilà l’échantillon qui a été analysé par le système d’intelligence artificielle Foto Finder et quatre dermatologues dans le cadre de l’étude menée par l’Université Dalhousie à Halifax et publiée fin décembre.
En tout, 17 cancers et 11 mélanomes ont été détectés. Les mélanomes sont des masses cancéreuses sur la peau qui, s’ils sont dépistés tardivement, peuvent se propager vers d’autres parties du corps. En revanche, plus ces lésions sont repérées tôt, meilleures sont les chances de guérison.
L’étude indique que le manque d’accès aux prestataires de soins de santé primaires et aux spécialistes constitue un obstacle important à la détection du mélanome à un stade précoce.
De plus, toujours selon l’étude, les médecins de première ligne ont des formations limitées pour diagnostiquer les lésions cutanées.
La capacité de FotoFinder [l’IA] à détecter des cancers de la peau comme le mélanome était comparable et adéquate à celle de dermatologues expérimentés”a déclaré Madeleine Crawford, autrice principale de l’article et étudiante en troisième année de médecine à l’université Dalhousie.
Elle recommande aujourd’hui de rendre ce système disponible dans les hôpitaux ou les centres de traitements des cancers. Le rendez-vous ne prendrait que quelques minutes et il serait possible de dépister de nombreuses personnes au cours de la journée ajoute l’étudiante en médecine.
Cette technologie est déjà utilisée dans certains cabinets privés.
Effectivement, c’est un système qui fonctionne très bien.
À Moncton, le Dr Bourcier possède un de ces appareils depuis une dizaine d’années. À l’époque, il l’a payé 25 000 dollars.
La machine va interpréter la photo qu’on lui envoie, le problème c’est que sur un patient c’est la lésion à côté qui peut être suspecte. Des fois, on voit des patients avec 50 grains de beauté, alors est-ce qu’il faut tous les photographier,” ajoute le spécialiste.
Le système FotoFinder utilise un appareil photo spécialisé pour prendre des images des lésions cutanées.
De plus en plus de cancer
Le taux de cancer de la peau est en augmentation dans tout le pays. Une étude de l’Université McGill de Montréal révélait en août 2023 qu’avant 2010, le taux de cancer de la peau était de 12 cas sur 100 000, il est aujourd’hui de près de 20 cas sur 100 000.
La Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard font figure de mauvais élève, avec, respectivement, des taux de mélanomes de 30 cas pour 100 000 habitants.
Le Dr Marc Bourcier est dermatologue à Moncton, au Nouveau-Brunswick.
Avec la COVID, pendant environ deux ans, il y a eu très peu de visites dans les cabinets indique Marc Bourcier, dermatologue à Moncton depuis 40 ans. Et depuis la fin de l’épidémie de coronavirus, on a vraiment une explosion du nombre de cas de mélanome, c’est presque effroyable.
Les dermatologues conseillent évidemment de se protéger avec des vêtements, un chapeau, mais aussi de la crème solaire. Si vous avez une lésion qui se met à changer tout d’un coup, qui signe, qui change de couleur, n’attendez pas un an et demi pour la faire vérifier rappelle le Dr Bourcier.
Avec les informations d’Andrew Lam et Julie Sicot
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2024-01-09 01:32:46