L’intestin jouerait un rôle initiateur dans le vieillissement selon des chercheurs de l’Ircan de Nice

L’intestin jouerait un rôle initiateur dans le vieillissement selon des chercheurs de l’Ircan de Nice

Il y a dix ans, Miguel Godinho Ferreira se demandait si le vieillissement d’un organe, en l’occurrence l’intestin, pouvait provoquer le vieillissement des autres organes. Enfin, il a trouvé la réponse : “Nous avons finalement montré le rôle initiateur de l’intestin dans le vieillissement”, a déclaré le directeur de recherche de l’Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement de Nice (Ircan), qui vient de publier un article dans la revue Nature Aging avec son post-doctorant Mounir El Maï. “Retarder le vieillissement de l’intestin retarde également celui des autres organes.”

Plus précisément, les chercheurs ont démontré que ralentir le raccourcissement des télomères – les extrémités des chromosomes – dans les cellules de l’intestin au fil du temps chez le poisson zèbre permet de limiter les problèmes liés à l’âge.

Pour éviter le raccourcissement des télomères dans l’intestin, les chercheurs ont utilisé une technique de biologie moléculaire pour faire produire une molécule à ses cellules : la télomérase. “Cette enzyme est présente dans nos cellules. Elle limite le raccourcissement des télomères et est essentielle pour être en bonne santé. Pour des raisons que nous ignorons, nous arrêtons de la produire à la naissance et nous devons vivre avec notre stock”, souligne Miguel Godinho Ferreira. Un stock qui diminue au fil du temps, entraînant l’apparition de maladies.

Dans l’expérience des chercheurs, lorsque les cellules de l’intestin du poisson zèbre produisent de la télomérase après la naissance, les chromosomes de l’intestin raccourcissent moins, celui-ci se dégrade moins, de même que les autres organes du corps – dont les cellules ne produisent pas de télomérase. “L’intestin remplit plus longtemps correctement son rôle de barrière qui empêche les éléments extérieurs d’entrer dans le corps”, explique Miguel Godinho Ferreira. Car avec l’âge, il a tendance à se fissurer et à entraîner des inflammations chroniques. “Et la flore intestinale garde sa diversité”, ajoute-t-il. Quant au reste du corps : “Les troubles musculaires, de fertilité ou des cellules qui produisent le sang sont retardés”, assure-t-il.

Comment l’intestin communique-t-il avec les autres organes ? “C’est la prochaine étape de nos travaux”, indique le chercheur. “Le comprendre pourrait permettre de manipuler cette communication pour permettre aux personnes qui vieillissent de retrouver la santé.” En modifiant la nature du microbiote intestinal, par exemple, ou en empêchant la propagation des molécules produites par l’intestin inflammé. Ou encore en bloquant la communication nerveuse qui émane de l’intestin. “Il est notre ‘deuxième cerveau’ en raison du grand nombre de neurones qui le composent”, souligne Miguel Godinho Ferreira. La manipulation de ces neurones pourrait peut-être nous permettre de vivre en pleine santé jusqu’à la fin de nos jours.
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