L’intrus dans le monde de la Silicon Valley

L’intrus dans le monde de la Silicon Valley

Ça ne fait aucun doute que Le consultant (sur Prime Video) fonctionne principalement grâce à Christoph Waltz, dont nous nous souvenons tous comme le Hans Landa de Basterds sans gloiremais qui a en réalité bâti une carrière exceptionnelle en se spécialisant dans le don de corps et de visage aux méchants.

Ici Waltz, c’est Regus Patoff, le consultant en titre, qui prend le commandement de CompWare, société spécialisée dans les jeux vidéo pour smartphones, après le décès dans des circonstances pas tout à fait claires du PDG et fondateur Sang. On ne sait pas non plus comment Patoff a obtenu ce poste, sur lequel les deux employés de l’entreprise Elaine (Brittany O’Grady) et Craig (Nat Wolff) commencent à enquêter. Le personnage incarné par Waltz est totalement dans sa zone de confort : charismatique et démoniaque, il peut terrifier d’un seul regard, ouvrir des sourires larges et convaincants lorsqu’il doit manipuler quelqu’un, commettre de terribles cruautés avec l’air indifférent d’un bureaucrate.

Cheveux blancs, toujours en costume-cravate, sa présence est totalement incongrue au sein de CompWare, une entreprise qui a les traits typiques des start-up californiennes, avec du personnel jeune voire très jeune, des tables de baby-foot et de ping-pong au bureau. Et dans la satire menée par Le consultant il y a certes une certaine méchanceté envers la culture de la Silicon Valley, qui se présente comme informelle et inclusive mais cache un égoïsme et un carriérisme impitoyables, ponctuellement mis en lumière par jeux d’esprit joué en continu par Patoff. Les nombreuses allusions au vol de données personnelles, le sous-sol littéral où sont cachés les dossiers papier des employés, rappellent également un autre des sujets brûlants qui touchent de nombreux géants de la technologie d’aujourd’hui.

Adapté du roman du même nom de Bentley Little, Le consultant est une création de Tony Basgallop, connu pour le tout aussi tordu et mystérieux Serviteur. Dans ce cas, le schéma fonctionne un peu moins, et de nombreuses bizarreries du personnage de Patoff non seulement restent inexpliquées, mais semblent simplement jetées là au hasard. Malgré les nombreux défauts cependant, aussi grâce à la synthèse judicieuse des huit épisodes d’une demi-heure, la série sait être une comédie noire amusante, à ne pas prendre trop au sérieux.

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Le consultant Tony BasgallopPremière vidéo

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