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L’IOK sème le doute sur sa volonté d’innover

L’IOK sème le doute sur sa volonté d’innover

2023-11-30 13:40:21

Les prochains Jeux d’hiver auront lieu en France, la Suisse n’y participera qu’en 2038 au plus tôt. Une conclusion provisoire qui donne à réfléchir : la candidature suisse n’a pas suffi. Des experts de premier plan ont alerté mais n’ont pas été entendus.

La Suisse ne pourra pas accueillir les Jeux Olympiques avant 2038 au plus tôt.

Sarah Meyssonnier / Reuters

Lorsqu’il est devenu clair mercredi soir que les Jeux olympiques d’hiver n’auraient pas lieu en Suisse en 2030 ou 2034, les promoteurs locaux ont quand même tenté de faire preuve de confiance. Citons par exemple le président de Swiss Olympic, Jürg Stahl, le directeur de l’Association de ski Urs Lehmann et d’autres responsables sportifs qui, au cours des six derniers mois, ont largement concentré leur travail sur l’objectif de ramener les Jeux dans le pays le plus rapidement possible.

Ils ont interprété l’engagement du Comité international olympique (CIO) à engager un “dialogue privilégié” avec la Suisse comme un signal positif et une petite victoire dans la lutte pour les anneaux. Urs Lehmann a déclaré mercredi soir à la NZZ: «Il y a longtemps que nous n’avions pas été aussi proches des Jeux Olympiques.»

C’est peut-être vrai. Si l’on interprète les déclarations du membre de l’IOK Karl Stoss, responsable du processus de candidature, dans l’intérêt de la Suisse, il suffit de s’améliorer un peu pour obtenir le contrat pour l’organisation des Jeux d’hiver de 2038 en 2027. aurait un temps de préparation de onze ans. Ce serait historique, dit Lehmann. « Jamais une destination olympique n’aurait obtenu un contrat aussi tôt. » Mais comme c’est souvent le cas, le diable se cache dans les détails – et dans le cas du projet suisse, ceux-ci ont un impact assez sérieux.

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Les gens se sont laissé prendre aux fausses promesses de l’IOK

Car même lorsque l’Autrichien Stoss qualifiait la Suisse d’« excellent partenaire », ce n’était que par politesse et par volonté de ne pas claquer des portes qui ne pourraient plus s’ouvrir. Stoss a présidé la « Commission des futurs hôtes » de l’IOK et a conseillé à son exécutif de reporter pour le moment la candidature suisse.

Et une conclusion intermédiaire s’impose : considérée sobrement, la candidature suisse n’a pas suffi. Le CIO a critiqué tout ce que les initiateurs des projets olympiques suisses avaient célébré comme un pas vers l’avenir: la mise en œuvre décentralisée des jeux sur 13 sites différents, l’abandon des villages olympiques et, enfin et surtout, le manque de garanties politiques. Les initiateurs ont souligné à plusieurs reprises que tout cela indique que les Jeux Olympiques veulent s’éloigner du gigantisme.

Si l’on suit les signaux de l’exécutif de l’IOK, la Suisse a désormais le temps d’améliorer son dossier. L’IOK ne souhaite admettre aucun autre candidat aux Jeux d’hiver de 2038 avant 2027. Mais dans le contexte de l’étude de faisabilité, apporter des améliorations semble prendre beaucoup moins de temps qu’il ne l’est en réalité.

Les responsables de l’IOK avaient déjà déclaré aux Suisses, lors du briefing des candidats la semaine dernière, qu’il serait utile de concentrer les concours quelque peu géographiquement. Les compétitions nordiques, qui devaient être largement dispersées à travers le pays, ont été citées comme exemple négatif ; ils seraient prévus à Goms, Engelberg et Kandersteg. De plus, avec les sites de hockey sur glace de Zurich, Fribourg et Zoug, trop de patinoires sont impliquées dans le projet.

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Les Suisses ont évidemment été victimes de leur volonté d’innover et de leurs bonnes infrastructures, particulièrement bien développées dans les sports d’hiver. En même temps, ils se laissèrent tromper. Au printemps, lorsque les négociations avec l’IOK ont commencé, ils pensaient trouver des portes ouvertes. À l’époque, les initiateurs suisses avaient laissé entendre qu’il suffisait de manifester son intérêt à l’IOK pour que le contrat soit attribué. Urs Lehmann a décrit à plusieurs reprises la situation initiale comme une « opportunité unique ».

Mais maintenant que la candidature française a émergé, une candidature offrant des garanties d’État étendues, le CIO a immédiatement reporté la candidature suisse. Elle se justifie en affirmant que les régions Rhône-Alpes et Côte-d’Azur vont désenclaver des territoires encore peu positionnés sur la carte touristique des sports d’hiver. Par ailleurs, le projet français pourrait s’inspirer des expériences des Jeux d’été de Paris l’été prochain. Ceci est interprété comme un pas vers la durabilité souhaitée.

Si l’on ne regarde pas la décision du point de vue suisse à travers des lunettes roses, il faut arriver à la conclusion suivante: vous êtes tombé dans le piège des fausses promesses de l’IOK, qui, en raison du manque de candidats pour les Jeux de 2030, a signalé une plus grande volonté d’innover qu’elle n’existe réellement. Les Français proposent à l’IOK ce qu’ils avaient déjà dans le passé : une application de sports d’hiver classique de la région touristique de la Méditerranée.

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Le plan budgétaire de 1,5 milliard de francs est dépassé avant même que l’idée ne soit concrétisée

Du point de vue suisse, on aurait tort de bouder lorsqu’on s’offusque et de mettre définitivement les Jeux Olympiques de côté. Mais malgré toute cette volonté remarquable, Urs Lehmann et ses collègues doivent accepter l’accusation d’être entrés dans le processus avec l’IOK de manière quelque peu crédule.

Des experts de longue date, comme Jürg Stettler, spécialiste du tourisme et du développement durable de l’Université de Lucerne, ont souligné très tôt que les projets suisses dépassaient les limites et ne tenaient pas suffisamment compte de l’idée olympique. Il avait qualifié l’étude de faisabilité de Swiss Olympic de “blanchiment”, ce qui lui avait valu quelques critiques de la part des milieux sportifs.

Stettler avait raison sur la plupart des points. Le CIO n’est pas prêt à abandonner les villages olympiques, qui constituent une grande partie de l’attrait des Jeux pour les athlètes. Roger Federer, par exemple, y a rencontré son épouse actuelle, Mirka. Le joueur de tennis a souligné à plusieurs reprises l’esprit particulier de ce type d’hébergement, même si à la fin de sa carrière, il séjournait en privé pendant les matchs.

Une chose est claire : si la Suisse veut vraiment accueillir les Jeux olympiques en 2038, elle devra prendre des mesures considérables et dépenser davantage d’argent. Cela ne fonctionnera pas sans investissements ; les initiateurs semblent avoir été un peu prématurés et même optimistes à cet égard. Le plan budgétaire de 1,5 milliard de francs est donc dépassé avant même que l’idée olympique ne soit concrétisée en Suisse. Et la question de savoir si le pays est prêt à dépenser des milliards pour une frénésie de deux semaines reste une question à laquelle la population n’a pas encore répondu.




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