L’Iran arrête des actrices de premier plan pour avoir soutenu des manifestations contre le hijab

L’Iran arrête des actrices de premier plan pour avoir soutenu des manifestations contre le hijab

Deux actrices de premier plan ont été arrêtées par l’Iranien pour avoir publiquement défié la règle du foulard et exprimé leur solidarité avec les manifestants. L’agence de presse publique iranienne IRNA a rapporté que Hengameh Ghaziani et Katayoun Riahi avaient été arrêtés alors même que les responsables de l’application des lois examinaient leurs messages sur les réseaux sociaux jugés “provocateurs”.

Ghaziani, une star de cinéma de 52 ans et partisan des manifestants, a été arrêté pour avoir incité et soutenu les “émeutes” et pour avoir communiqué avec les médias de l’opposition, a indiqué l’IRNA. Le régime au pouvoir qualifie les manifestations d'”émeutes” et accuse l’Occident de les fomenter.

L’action contre Ghaziani a été prise en réponse à une vidéo Instagram d’elle enlevant le hijab samedi. “Peut-être que ce sera mon dernier message”, a-t-elle écrit.

Dans la vidéo, Ghaziani est censée être vue face à la caméra, puis se retourner et attacher ses cheveux en queue de cheval.

“A partir de maintenant, quoi qu’il m’arrive, sachez que comme toujours, je suis avec le peuple iranien jusqu’à mon dernier souffle.”

Quelques jours avant son arrestation, Gahziani avait déclaré avoir été convoquée par la justice, après quoi elle avait posté la vidéo d’elle enlevant le hijab obligatoire.

Deux mois se sont écoulés depuis le début de l’agitation contre la mort en détention de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans d’origine kurde, arrêtée par la police des mœurs à Téhéran.

Outre Ghaziani, sept autres personnes ont été convoquées par le pouvoir judiciaire pour avoir partagé du matériel “provocateur | sur les réseaux sociaux”, a rapporté le site d’information Mizan Online du pouvoir judiciaire.

Parmi les personnes détenues figure Yahya Golmohammadi, entraîneur de l’équipe de football de Téhéran, le Persepolis FC, qui avait vivement critiqué les joueurs de l’équipe nationale iranienne pour ne pas “avoir porté la voix des personnes opprimées aux oreilles des autorités”.

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Parmi les autres acteurs de premier plan qui ont été convoqués figurent Mitra Hajjar et Baran Kosari.

Plus de 300 manifestants, dont 47 enfants, ont été tués depuis le début de la répression, a déclaré à l’AFP le directeur des droits de l’homme en Iran, Mahmood Amiry-Moghaddam.

“Au moins 378 manifestants, dont 47 enfants, ont été tués par les forces d’oppression depuis le 16 septembre”, a déclaré Amiry-Moghaddam.

Il comprend au moins 123 personnes tuées dans la province du Sistan-Baloutchistan, à la frontière sud-est de l’Iran avec le Pakistan, 40 dans les provinces du Kurdistan et de Téhéran et 39 dans la province de l’Azerbaïdjan occidental.

Pendant ce temps, le président Raisi a ordonné aux responsables de prendre les mesures nécessaires pour contrer le récit des pays occidentaux condamnant la répression contre les manifestants,

Se référant aux directives proposées samedi par le guide suprême de la révolution islamique, l’ayatollah Seyyed Ali Khamenei, le président Raisi a déclaré : “Le gouvernement, en tant que l’une des parties visées par ces directives, se sent fortement engagé à déployer des efforts redoublés pour servir dans divers domaines de résoudre les problèmes des gens, de créer la jubilation sociale et de générer de l’espoir dans le pays », a rapporté l’IRNA.

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