2024-09-12 22:45:19
ROME
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a convoqué l’ambassadeur de Russie en Italie pour lui faire part des objections du gouvernement russe après que les autorités russes ont placé la journaliste italienne Stefania Battistini sur la liste des personnes recherchées par les autorités russes. Battistini, journaliste de la chaîne publique RAI, est accusée par la Russie d’avoir franchi illégalement la frontière avec l’Ukraine en août.
A l’époque, Battistini et une équipe de trois autres journalistes étaient entrés en Russie sous escorte militaire ukrainienne, pour couvrir les événements de la ville russe de Soudja, dans la province de Koursk, ravagée par la guerre, lors de l’incursion ukrainienne dans la région. Il s’agissait du premier reportage d’un média étranger sur cette zone.
« J’ai convoqué l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Italie au ministère pour lui faire part de notre surprise face à la curieuse décision de Moscou d’inclure Battistini dans la liste des personnes recherchées, telle que rendue publique par le ministère russe de l’Intérieur », a déclaré M. Tajani dans un communiqué sur X.
Suite au rapport de la RAI, le service de sécurité russe FSB a ouvert une enquête pénale contre Battistini et un autre journaliste de la RAI, Simone Traini, selon l’agence de presse officielle russe TASS.
Les syndicats de journalistes italiens ont rapidement dénoncé cette mesure. “Le journalisme n’est pas un crime. La possibilité que Moscou fasse un procès à Stefania Battistini et Simone Traini est inacceptable. On ne fait pas d’information sans autorisation préalable”, ont déclaré dans un communiqué commun le syndicat des journalistes Usigrai de la RAI et la FNSI, la fédération nationale de la presse italienne.
Cet incident diplomatique s’ajoute aux tensions qui perdurent entre l’Italie et la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. Rome a exprimé son soutien total à l’Ukraine et s’est engagée à contribuer à la reconstruction des infrastructures et des sites historiques endommagés du pays.
Avant la guerre, l’Italie et la Russie entretenaient de solides liens économiques, renforcés par l’amitié personnelle entre l’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi et le président russe Vladimir Poutine.
Alors que de nombreuses entreprises italiennes continuent d’opérer en Russie, leurs activités sont sévèrement restreintes par les sanctions européennes, que l’Italie soutient pleinement.
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