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L’IVG inscrite dans la Constitution: une journée historique

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L’IVG inscrite dans la Constitution: une journée historique

Les sénateurs et députés ont massivement voté en faveur de l’inscription de l’IVG dans la Constitution, le lundi 4 mars. Une journée historique où la France est devenue l’un des rares pays au monde à mentionner l’avortement dans son texte suprême. Réunis en Congrès au château de Versailles, les parlementaires se sont succédé à la tribune dans des discours mêlant engagement et émotion. Dans le sien, le sénateur Les Indépendants Claude Malhuret, âgé de 73 ans, a tenu à partager une expérience personnelle, une histoire qu’il n’avait encore jamais racontée.

“Une expression mêlée de terreur et d’incompréhension”

À l’âge de 25 ans, il travaille dans un petit hôpital isolé d’un pays du sud. Un établissement aux moyens limités où il est le seul médecin pour une ville de 50 000 habitants. Un jour, une jeune fille débarque dans son bureau, dont “je me rappellerai toujours le visage”, souligne-t-il. Elle a 17 ou 18 ans et les “joues rondes d’une adolescente toutes rouges et inondées de larmes”. L’expression mêlée de terreur et d’incompréhension se lit dans son regard. Les gendarmes l’encadrent et la poussent dans la pièce “sans ménagement”.

“Je revois encore cette adolescente redoublant de pleurs”

Le médecin imagine la vie de la jeune femme “au cours des derniers mois”. Tombée enceinte, “peut-être comme souvent” après avoir été agressée par un membre de sa famille, “découvrant d’abord effrayée son retard de règles puis voyant son ventre s’arrondir et masquant sa grossesse avec de plus en plus de mal”. Il imagine l’adolescente “accouchant seule en se cachant, enterrant maladroitement l’enfant sur place, folle de douleur et de culpabilité”.

Face à la jeune fille devant lui dans son bureau, Claude Malhuret reste “longtemps assis, le visage caché dans les mains cherchant désespérément comment éviter l’inévitable”. Un infirmier finit par arriver pour l’examiner. Les gendarmes l’embarquent. “Je revois encore cette adolescente redoublant de pleurs entre ces deux gardes, je repense souvent à elle”, assure le sénateur.

“Chez nous, ces histoires n’existent plus depuis la loi Veil”

Dans la salle du Congrès de Versailles, un silence religieux règne. Les parlementaires sont suspendus aux lèvres de Claude Malhuret. “Des histoires comme celles-là, je pourrais vous en raconter d’autres si nous en avions le temps”, affirme le sénateur. “Chez nous, ces histoires n’existent plus depuis la loi Veil.” Il rappelle cependant que “40% des femmes au moins dans le monde vivent dans des pays où les drames tels que celui que je vous ai retracé continuent car rien n’a changé”.

L’inscription de l’IVG dans la Constitution, selon Claude Malhuret, va susciter “des débats, des prises de position et des avancées” pour “se rapprocher d’un jour où les femmes seront libérées de la peur, de la culpabilité et de l’impuissance à maîtriser leur destin”.

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