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Loi “immigration” et préférence nationale : le débat sur l’accès aux aides sociales

by Nouvelles
Loi “immigration” et préférence nationale : le débat sur l’accès aux aides sociales

Il s’agit de l’une des dispositions les plus critiquées de la loi “immigration”, adoptée le 19 décembre 2023, et sur laquelle la position du Conseil constitutionnel est attendue pour le 25 janvier. Le conditionnement de l’accès aux prestations familiales et aux aides au logement (APL) à cinq ans de résidence régulière pour les étrangers non européens (ou à respectivement deux ans et demi et trois mois si la personne travaille) a été interprété comme la consécration de la “préférence nationale”, un thème cher à l’extrême droite.

Cette mesure a été introduite par la droite sénatoriale à l’article premier du texte de loi et pourrait faire l’objet d’un rejet, surtout parce qu’elle constitue un cavalier législatif (elle modifie le code de la Sécurité sociale, sans lien direct avec l’objet de la loi) ou parce qu’elle contrevient de manière disproportionnée au principe d’égalité.

Les oppositions parlementaires de gauche qui ont saisi le Conseil constitutionnel dénoncent en outre son “impact social très fort”. Ce dernier n’a cependant pas été anticipé par le gouvernement. Interrogé lors d’une conférence de presse le 18 janvier, le directeur général de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), Nicolas Grivel, a laissé entendre qu’il ignorait également les effets potentiels de l’article : “La loi n’est pas encore promulguée”, a-t-il rappelé, en ajoutant qu’il est “difficile de savoir ce qui sera appliqué”.

En ce qui concerne les données, quatre économistes ont entrepris de modéliser les conséquences du texte, selon une contribution transmise au Conseil constitutionnel et reprise dans une note du collectif transpartisan Nos services publics publiée le 19 janvier. Les auteurs, dont Michael Zemmour de l’université Lumière Lyon-II et Muriel Pucci de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et également présidente du comité scientifique du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, ont réalisé des simulations basées sur l’enquête “Revenus fiscaux et sociaux” de l’Insee de 2019.

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