Longwy. L’adieu littéraire de Sébastien Raizer à la Lorraine

Longwy. L’adieu littéraire de Sébastien Raizer à la Lorraine

L’écrivain Sébastien Raizer, Thionvillois d’origine et vivant au Japon, conclut sa série de romans noirs sur l’Europe et notamment la Lorraine avec la sortie de Terres noires aux éditions Gallimard. Cette fois encore, l’histoire se déroule entre Thionville et Longwy, à quelques kilomètres d’un Luxembourg que l’auteur ne ménage pas.

SB

Aujourd’hui à 12:00

Terres noires est une forme de conclusion. Le dernier roman noir, très noir, de Sébastien Raizer , le Thionvillois d’origine, chez Gallimard, vient de sortir. Et il devrait représenter le point final des aventures de ses personnages au pays des Trois-Frontières, entre Thionville et Longwy. Avec comme résumé : « Sur le point de quitter l’Europe, Dimitri Gallois et Luna Yamada sont victimes d’un règlement de comptes sanglant. Mafia serbe, armée privée américaine, groupe bancaire basé au Luxembourg : la véritable cible de cette collusion toxique est Santo Serra, à la tête d’une branche stratégique de la Ndrangheta, et c’est avec lui que Dimitri et Luna vont tenter de briser l’engrenage mortel qui les happe ».

« Ça devrait être la conclusion de mes écrits sur l’Europe, effectivement. Cela va bientôt faire dix ans que je vis au Japon et la culture de ce pays est devenue mienne. Les six romans européens publiés à la Série Noire depuis L’Alignement des équinoxes en 2015 forment un ensemble. » Un ensemble qui prend une fois de plus appui sur la réalité. Comme les précédentes histoires , Sébastien Raizer s’est appuyé pour construire son décor, sa toile de fond, sur de nombreuses enquêtes de journalistes internationaux. « Je n’ai rien inventé, pas un chiffre, pas un évènement. Ce qui m’intéresse avant tout, en tant qu’écrivain, c’est de plonger les personnages les plus humains possible dans la fournaise d’un réel dépourvu d’artifices, qui les pousse vers leur propre absolu. Je n’ai pas écrit un essai, mais un simple roman d’aventures humaines. »

Une « perspective viable »

Une fois de plus, l’auteur tire à boulets rouges sur le capitalisme. « Ce à quoi nous assistons n’est pas le capitalisme, mais sa phase terminale : le libéralisme totalitaire. Le système dominant n’est plus capitaliste depuis des décennies : il est devenu ultra-libéral à l’ère Reagan, juste après les mesures protectionnistes radicales prises par les États-Unis en 1974, dès le début de la crise pétrolière, et depuis une vingtaine d’années, il se mue en un libéralisme totalitaire dont le moteur essentiel est la guerre mondialisée, couplée à une destruction culturelle massive. »

Jusqu’à souhaiter sa disparition. « Ce que ce système toxique détruit, c’est l’individu, c’est la vie elle-même, la nature comme la culture. Et c’est précisément là que reposent à la fois sa prospérité délirante, inique et illégitime, et son écroulement inéluctable. Il n’y a pas d’après. Le capitalisme est un outil. Pas une fin en soi. La véritable question est : comment se sert-on du capitalisme ? Comment gère-t-on les ressources et les investissements ? Pour répondre à cette question, il faut un but, il faut distinguer un horizon et progresser vers lui. Il y a vingt-cinq siècles, Confucius a formulé la seule réponse viable : la vertu d’humanité. C’est à la fois de la politique, de la philosophie, et l’essence même de la vie. »

2023-09-30 13:00:00
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