Des dizaines de milliers de personnes ont fui leurs foyers au Liban alors que les frappes israéliennes frappent le pays, a déclaré mardi l’ONU, qualifiant les événements d’”extrêmement alarmants”.
« Nous sommes très préoccupés par la grave escalade des attaques à laquelle nous avons assisté hier », a déclaré le porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, Matthew Saltmarsh, aux journalistes à Genève.
« Des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes de quitter leurs maisons hier et pendant la nuit, et leur nombre continue d’augmenter », a-t-il déclaré.
Les frappes aériennes israéliennes ont fait au moins 558 morts lundi, dont 50 enfants et 94 femmes, selon le ministère libanais de la Santé. Au moins quatre professionnels de santé ont été tués et 16 ambulanciers blessés, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé.
Le Hezbollah et Israël sont engagés dans des échanges de tirs quasi quotidiens à travers la frontière depuis que les militants palestiniens du Hamas ont lancé une attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre.
Les bombardements de lundi au Liban ont été de loin les plus importants depuis la guerre entre Israël et le groupe militant soutenu par l’Iran à la mi-2006.
Plusieurs agences de l’ONU ont déclaré qu’elles renforçaient leur aide au Liban pour faire face à une situation déjà désastreuse avant l’escalade.
– « Inacceptable » –
« C’est une région qui a déjà été dévastée par la guerre et un pays qui ne connaît que trop bien la souffrance », a déclaré Saltmarsh.
Il a souligné que même avant les frappes aériennes, d’importants déplacements de population avaient eu lieu dans le sud du Liban.
« La situation est extrêmement alarmante. C’est très chaotique », a-t-il déclaré.
« Le bilan des victimes civiles est inacceptable. »
Les attaques de lundi interviennent après une frappe israélienne sur le sud de Beyrouth vendredi, qui a fait des dizaines de morts, dont deux hauts responsables du Hezbollah. Quelques jours plus tôt, des explosions coordonnées d’appareils de communication, imputées par le Hezbollah à Israël, ont fait 39 morts et près de 3.000 blessés.
Depuis la semaine dernière, près de 6.400 personnes ont été blessées au Liban, selon l’OMS.
« Les hôpitaux ont eu du mal à gérer le nombre de blessés depuis la semaine dernière », a déclaré aux journalistes le représentant de l’OMS au Liban, Abdinasir Abubakar.
S’exprimant par vidéo depuis Beyrouth, il a déclaré que plus de 90 pour cent des blessures subies la semaine dernière lorsque les téléavertisseurs utilisés par le Hezbollah ont explosé à travers le Liban « sont au visage et aux membres, en particulier aux mains ».
« De nombreuses personnes souffraient de blessures aux yeux et aux mains, ce qui a nécessité deux séries d’opérations différentes », a-t-il déclaré.
“Ce n’est pas normal”, a insisté Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
« Quand des gens perdent la vue et que les hôpitaux ne sont pas en mesure de faire face au nombre d’amputations qu’ils doivent effectuer… c’est extrêmement anormal. »
Elle a déclaré que le bureau des droits de l’homme était « extrêmement alarmé par la forte escalade des hostilités », appelant « toutes les parties à cesser immédiatement la violence et à assurer la protection des civils ».
L’agence des Nations Unies pour l’enfance a dénoncé l’impact sur les jeunes au Liban.
« Nous avertissons aujourd’hui que toute nouvelle escalade dans ce conflit serait absolument catastrophique pour tous les enfants au Liban », a déclaré Ettie Higgins, représentante adjointe de l’UNICEF au Liban, s’exprimant depuis Beyrouth.
« Hier a été la pire journée que le Liban ait connue depuis 18 ans. Cette violence doit cesser immédiatement, sinon les conséquences seront inadmissibles. »
nl/apo
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