L’opéra, un genre plein d’avenir

L’opéra, un genre plein d’avenir

2023-12-15 07:25:11

Thomas Marc C’est une gloire nationale, l’une des personnalités les plus agitées et les plus intéressantes de notre pays dans le domaine de la culture. Compositeur de prestige international, doté d’un solide catalogue couvrant les genres les plus divers, essayiste accompli et également manager aguerri aux mille et une batailles. Il a été et est toujours une présence essentielle dans notre vie musicale.

Marco revient à son travail de diffusion et le fait avec un ouvrage extraordinaire, “De la tradition au-delà de la postmodernité”, l’histoire de l’opéra tout au long du XXe siècle et aussi ce que nous avons reporté du XXIe siècle.

La revue des écoles, des pays et des compositeurs de Marco est exhaustive, permet au lecteur des découvertes surprenantes et, surtout, incite à découvrir des dizaines et des dizaines de titres qui sortent du répertoire traditionnel. Marco nous raconte avec passion ce long siècle dernier d’un genre fascinant et il le fait avec connaissance et érudition, mais aussi avec une capacité narrative hors du commun.

Le point de départ est la dissolution de l’opéra au XIXe siècle. Il y explique tous les modèles qui jettent les bases d’une évolution qui s’accentue dans la seconde moitié du siècle dans des domaines comme l’italien, l’allemand et le français. Des auteurs comme Wagner o Verdi Ils sont essentiels dans l’avancement du genre et dans l’introduction de nouveautés qui s’étendront à toutes les intrigues qui composent l’opéra en tant que spectacle, y compris le livret, qui prend de plus en plus de poids et permet une structure différente et complexe. Aussi les aspects orchestraux ou ceux de la mise en scène – Wagner sera ici essentiel – subiront de profondes transformations qui constitueront une étape essentielle de non-retour dans le changement entre le XIXe et le XXe siècle.

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L’un des succès de la proposition de Tomás Marco est qu’elle ne se limite pas à réaliser une succession linéaire d’évolution lyrique, mais qu’elle est capable d’expliquer sa formidable richesse en expliquant la coexistence simultanée de diverses tendances ; On voit ainsi comment les avancées n’empêchent pas certains auteurs de continuer à s’affranchir avec beaucoup de succès des paramètres traditionnels et comment, aussi, certains risques aboutissent à un fiasco dans leur présentation, pour ensuite s’imposer fortement dans les circuits. Il y a sans doute des changements qui, dans un premier temps, provoquent un rejet, mais cela reste quand même quelque chose de spécifique et presque anecdotique lorsque la qualité d’un auteur finit par l’emporter sur les préjugés.

Au début du XXe siècle commence à s’approfondir une véritable révolution qui aura, pour beaucoup, son point de départ avec la première de “Pelléas et Mélisande” de Claude Debussy en 1902, même si, comme l’explique l’auteur, les changements sont beaucoup plus complexes et les influences traversent différents pays. En Italie, le poids de Giacomo Puccini serait décisif dans ces années et aussi dans le mouvement vérista dans son ensemble, alors que dans l’espace germanique Richard Strauss en serait l’équivalent en termes d’influence avec des premières décisives comme “Salomé” qui s’appuie sur l’œuvre du même nom de Oscar Wilde. Des auteurs d’autres pays comme Léos Janacek, serait également décisif. De même, le cas de Ethel Smith, compositrice militante du mouvement pour le suffrage, et auteur de six titres, retraçant plusieurs auteures d’opéras jusqu’alors absentes de ce type d’études. Cela explique aussi le poids décisif qu’une ville comme Paris a eu dans tout ce que nous entendons comme modernité, puisque ce qui a réussi dans la capitale française a fini par s’imposer sur les circuits, même s’il finira par passer le relais à New York après la Seconde Guerre. Monde.

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Les compositeurs importants qui ont fait la promotion du genre à l’aube du XXe siècle sont Paul Dukas o Maurice Ravelen France – le Groupe des Six est très significatif, avec Jean Cocteau en tant qu’âme gardienne – et dans d’autres pays Karol Szymanowski, Béla Bartok ou, en Espagne, Enrique Granados o Manuel de Falla, parmi beaucoup d’autres. La ligne d’avant-garde, ou du moins l’une des lignes d’avant-garde les plus influentes, viendrait de la main de Arnold Schönberg à travers des titres comme “Erwartung” ou l’inachevé “Moses und Aron”. Après lui viendrait Alban Berg avec une œuvre comme “Wozzeck” qui finirait par devenir “l’archétype du nouvel opéra” et qui a eu une influence qui, selon l’auteur, s’étend jusqu’au XXIe siècle. Paul Hindemith, Kurt Weil, Stravinski, François Poulenc, Darius Milhaud o Arthur Honegger –ces trois derniers sont également membres du Groupe des Six– et Sergueï Prokofiev Ce ne sont là que quelques-uns des dizaines de noms importants dont les carrières sont évoquées.

Comme le reste des genres artistiques, l’influence sociopolitique est déterminante et Marco analyse le nazisme ou le stalinisme et leur rapport empoisonné avec l’opéra ; pense juste à Dmitri Chostakovitch et “Lady Macbeth de Mtsensk”. L’essor progressif du lyrique qui s’est produit aux États-Unis depuis la fin du XIXe siècle est analysé, avec le compositeur Amy plageapportant le jazz à l’opéra, ou avec Georges Gershwin; et d’autres pays comme le Brésil et Carlos GomesMexique, Cuba, Argentine.

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Tout au long du 20 Giancarlo Menottile grand Benjamin Britten, Hans Werner Henze –un des auteurs influencés par l’avant-garde sérielle autour du groupe de Darmstadt–, Aribert Reimann, Heitor Villa-Lobos, Alberto Ginastera, Karlheinz Stockhausen o Nino Rota Ils ont lancé des tendances très diverses, tout comme Marco lui-même l’a fait en Espagne, Christopher Halffter, Luis de Pablo o Carlos Santos. Le Cercle de Darmstadt avait justement une icône décisive dans Bernd Alois Zimmerman et “Die Soldaten”, une pièce désormais largement jouée dans les grands théâtres. Et puis des noms comme Luciano Berio, Bruno Maderna, Olivier Messiaen, György Ligeti o György Kurtag. Des courants comme le minimalisme ne sont pas laissés de côté Michael Nyman o Philippe Verre, ou spectralisme, entre autres mouvements. De manière planifiée, les auteurs nés dans les années quatre-vingt du siècle dernier sont contactés dans le but d’affirmer que « écrire et jouer des opéras n’est pas une relique du passé : c’est un art encore actuel et avec un avenir ».

culture


De la tradition au-delà de la postmodernité

Thomas Marc

Galaxie Gutenberg, 592 pages, 27,50 euros



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