2024-03-30 20:28:58
Il ne fait pas bon s’opposer au chef de l’État. La présidente de l’Assemblée qui avait osé critiquer Andry Rajoelina a été démise de ses fonctions par la Haute cour constitutionnelle.
Le couperet est tombé ce jeudi. La Haute cour constitutionnelle (HCC), plus haute juridiction de la Grande île, a prononcé la déchéance de la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa en tant que députée dans un arrêt publié jeudi soir.
Selon la HCC, les différentes prises de position de la présidente de la chambre basse ces derniers mois constituent une violation flagrante de la ligne de conduite du groupe parlementaire pro Rajoelina IRD (Isika Rehetra Miaraka Amin’i Andry Rajoelina) dont elle faisait partie.
La cour évoque notamment la proposition de Christine Razanamahasoa de mettre en place, durant la campagne présidentielle, « une plateforme de dialogue et de médiation qui avait pour objectif de reporter l’élection […]et son initiative de saisir la Haute cour aux fins de donner force exécutoire à la résolution publiée par la plateforme [des candidats opposés à Andry Rajoelina]le 9 novembre 2023, tendant au report de l’élection présidentielle en usant de sa fonction de présidente de l’Assemblée nationale entrent en contradiction avec la ligne de conduite du groupe parlementaire IRD auquel elle est affiliée ».
« Nous connaissons la source de ce mal »
La HCC qui a jugé recevable la requête demandant cette destitution rappelle que l’IRD « s’est engagé à défendre le programme présenté par le président de la République Andry Nirina Rajoelina » et que « les membres d’un groupe parlementaire s’engagent à respecter la ligne de conduite dudit groupe, soit celui du parti sous la bannière duquel il a été élu ». Dès lors, si un député ne suit pas cette règle, il est susceptible d’être déchu.
Outre sa prise de position en faveur d’un report du scrutin présidentiel, contrairement au souhait du candidat-président Rajoelina, Christine Razanamahasoa a publiquement critiqué l’action gouvernementale ces derniers jours. « On mène le peuple dans une voie sans issue. Nous connaissons la source de ce mal », avait-elle notamment déclaré en ciblant le chef de l’État. Les caciques de l’IRD étaient alors montés au créneau promettant de saisir la justice pour qu’elle soit destituée.
C’est à peu près pour les mêmes motifs que le président du Sénat Herimanana Razafimahefa a subi le même sort ce jeudi. La HCC a décidé de le destituer en raison de ses différentes prises de position durant la dernière campagne électorale, et notamment de sa volte-face surprenante après avoir refusé d’assurer la présidence de la République jusqu’à l’élection.
« Par ses propos séditieux appelant les citoyens à la révolte et incitant l’armée à une mutinerie ainsi que ses agissements tendant à faire entrave au processus électoral, […]Le sénateur Herimanana Razafimahefa s’est écarté de la ligne de conduite du groupe parlementaire Nous sommes ensemble avec Andry Rajoelina (Irmar) auquel il appartient, sans motif valable”, a écrit le HCC.
Il ne fait pas bon s’opposer au chef de l’État et à sa politique comme peut le constater le maire de Diego Suarez, régulièrement critiqué par les partisans d’Andry Rajoelina.
Lors d’un déplacement hors de sa ville il y a quelques jours, Jean-Luc Djaovojozara a été soumis à un contrôle des forces de l’ordre, selon le commissaire de la localité de Maevatanana, alors que les partisans de l’édile évoquaient une possible arrestation. Un moyen de mettre la pression sur cet élu de l’opposition, candidat possible aux prochaines élections législatives.
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