Lors de la troisième réunion à Doha, les talibans ont discuté avec des émissaires américains de la libération de deux prisonniers américains

La délégation des talibans à la troisième réunion de Doha organisée par les Nations Unies sur le renforcement de l’engagement avec l’Afghanistan a rencontré en marge des réunions des envoyés américains et a discuté du cas des deux Américains emprisonnés dans ce pays d’Asie centrale.

Zabihullah Mujahid a déclaré aux journalistes à Kaboul mercredi que la réunion visait à « trouver une solution ».

« Au cours de nos rencontres, nous avons parlé des deux citoyens américains emprisonnés en Afghanistan », a-t-il ajouté. « Mais ils doivent accepter les conditions de détention en Afghanistan. Nous avons aussi des prisonniers aux États-Unis, des prisonniers à Guantanamo. Nous devons libérer nos prisonniers en échange. »

Selon le porte-parole du département d’Etat, Vedant Patel, le représentant spécial du Secrétaire général pour les affaires étrangères, Thomas West, et l’envoyée spéciale Rina Amiri ont rencontré directement les talibans. M. West a réclamé “la libération immédiate et inconditionnelle des citoyens américains injustement détenus en Afghanistan”, a déclaré M. Patel mardi.

Lorsqu’on lui a demandé si des progrès avaient été réalisés sur cette question, Patel a répondu que la question « venait juste d’être soulevée ».

L’un des deux Américains qui seraient détenus par les talibans depuis près de deux ans est Ryan Corbett, qui a été enlevé le 10 août 2022, après son retour en Afghanistan, où lui et sa famille vivaient au moment de l’effondrement du gouvernement soutenu par les États-Unis, un an plus tôt.

Il est arrivé avec un visa valide de 12 mois pour payer et former du personnel dans le cadre d’une entreprise qu’il dirigeait et qui visait à promouvoir le secteur privé afghan par le biais de services de conseil et de prêts. Corbett a depuis été transféré entre plusieurs prisons, bien que ses avocats affirment qu’il n’a pas été vu depuis décembre dernier par quiconque autre que les personnes avec lesquelles il était détenu.

C’était la première fois que des représentants de l’administration des talibans afghans participaient à la réunion organisée par l’ONU dans la capitale qatarie, dimanche et lundi, qui visait à renforcer l’engagement avec l’Afghanistan. Cependant, un responsable de l’ONU a déclaré lundi que cette réunion ne se traduisait pas par une reconnaissance du gouvernement taliban.

Des envoyés d’une vingtaine de pays ont également assisté aux réunions.

Les talibans n’ont pas été invités à la première réunion et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu’ils avaient posé des conditions inacceptables pour participer à la deuxième, en février, notamment en exigeant que les membres de la société civile afghane soient exclus des pourparlers et que les talibans soient traités comme les dirigeants légitimes du pays.

Avant Doha, les représentantes des femmes afghanes ont été exclues de la participation, ouvrant la voie à l’envoi par les talibans de leurs émissaires — bien que les organisateurs aient insisté sur le fait que les revendications en faveur des droits des femmes seraient soulevées.

Mujahid a déclaré qu’ils avaient eu l’occasion de rencontrer des représentants de divers pays et qu’ils avaient eu 24 réunions parallèles.

Il a ajouté que les messages des talibans « ont atteint tous les pays participants » à la réunion. L’Afghanistan a besoin de coopération avec le secteur privé et dans la lutte contre la drogue, a-t-il également déclaré. « La plupart des pays ont exprimé leur volonté de coopérer dans ces domaines. »

Aucun pays ne reconnaît officiellement les talibans et l’ONU a déclaré que la reconnaissance reste pratiquement impossible tant que l’interdiction de l’éducation et de l’emploi des femmes reste en vigueur. (AP)