2024-10-05 03:38:00
AGI – Les États de l’UE sont divisés sur l’introduction de droits de douane sur les voitures électriques à batterie importées de Chine. Désormais, la décision appartient uniquement à la Commission européenne. La majorité qualifiée nécessaire n’a pas été atteinte lors du vote du comité de défense commerciale, censé approuver les tarifs douaniers pour cinq ans – provisoirement introduits en juillet. Au fond, pour donner le feu vert direct aux tâches proposées par la Commission, il fallait le vote favorable de 55% des Etats représentant 65% de la population. La même majorité est requise pour un rejet immédiat. Le résultat du vote a été de dix pour, cinq contre et douze abstentions. Ainsi s’est produit un cas de « non-opinion » qui renvoie la décision entre les mains de l’exécutif européen.
La Commission a déjà fait savoir qu’elle prendrait une décision au plus tard le 30 octobre, mais en attendant elle continuera à travailler “intensement” avec la Chine “pour explorer une solution alternative qui devrait être pleinement compatible avec les règles de l’OMC, adaptée pour lutter contre le problème”. des subventions préjudiciables constatées par l’enquête de la Commission. Dans le détail, en plus des 10% actuels, des droits supplémentaires de 35,3% ont été définis pour le constructeur chinois SAIC, 18,8% pour Geely et 17% pour les entreprises occidentales BYD qui produisent en Chine, comme l’américain Tesla, à qui sera appliqué un tarif de 7,8%, et d’autres qui ont collaboré avec la Commission européenne lors de l’enquête sur les prétendues subventions de Pékin à qui sera imposé un taux de 20,7%.
“Nous n’avons jamais voulu imposer des droits de douane pour le plaisir. Ce que nous voulons, c’est supprimer les effets des subventions néfastes que notre enquête minutieusement détaillée, conforme aux règles de l’OMC, a identifiées. C’est la raison pour laquelle nous continuons à négocier et à le faire. donc de bonne foi et de manière significative et constructive avec nos homologues chinois, c’est précisément parce que nous voulons trouver une solution. Nous sommes ouverts à trouver une solution”, a précisé le porte-parole de la Commission européenne du commerce, Olof Gill. Dans le cadre de ce dialogue constructif, la Commission – rapportent des sources de l’UE – a décidé de ne pas percevoir définitivement les droits que les Vingt-Sept ont temporairement bloqués depuis début juillet. Si Bruxelles parvenait dans le mois à un accord – qui pourrait être à la fois global mais aussi individuel avec les entreprises concernées – la Commission européenne n’annulerait pas l’application des tarifs, mais les laisserait suspendues, de sorte que, si à l’avenir cela en cas de rupture du pacte, ils seraient réintroduits sans avoir à demander à nouveau le soutien des États membres.
Le dossier met à l’épreuve l’unité des Vingt-Sept
Il suffit de consulter le détail du vote pour comprendre l’intensité de la scission. Les dix voix favorables étaient : l’Italie, la France, la Pologne, les Pays-Bas, l’Irlande, la Bulgarie, le Danemark, l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie. Les douze abstentions sont : la Belgique, la République tchèque, la Finlande, la Grèce, l’Espagne, la Croatie, Chypre, le Luxembourg, l’Autriche, le Portugal, la Roumanie et la Suède. Les cinq contre : l’Allemagne, la Hongrie, Malte, la Slovénie et la Slovaquie. En juillet, lors du vote sur les droits provisoires, l’Espagne a exprimé son soutien. Mais aujourd’hui, il a viré à l’abstention suite au voyage du Premier ministre Pedro Sanchez à Pékin en septembre. Jusqu’au bout, l’Allemagne a hésité entre abstention (comme l’auraient souhaité les Verts) et opposition, embrassant la cause des constructeurs. A Berlin, la question est très sensible. L’un des premiers à réagir a été le ministre des Finances, le libéral Christian Lindner : “La Commission ne devrait pas déclencher une guerre commerciale avec la Chine. Nous avons besoin d’une solution négociée”, a-t-il écrit. C’est une mauvaise approche et n’améliorera pas la compétitivité du pays. l’industrie automobile européenne.”
“Nous espérons que les négociations reprendront tant au niveau bilatéral qu’à l’OMC pour parvenir, comme toujours soutenu, à une solution partagée dans le plein respect des règles internationales. Nous sommes contre toute hypothèse de ‘guerre commerciale’ et travaillerons ensemble pour l’éviter”, C’est la position exprimée par le ministre de l’Entreprise et du Made in Italy, Adolfo Urso. Pour la Hongrie, l’UE est engagée dans « une guerre froide économique » avec Pékin. Acea, l’association des constructeurs automobiles européens, appelle à ce que la décision soit prise d’ici la fin du mois et considère qu’il est « essentiel d’avoir une stratégie industrielle mondiale qui garantisse l’accès aux matériaux critiques et à l’énergie à des prix abordables et développe les infrastructures de recharge et d’hydrogène ». ravitaillement”.
La réaction chinoise
Parallèlement, depuis Pékin, le ministère du Commerce a prévenu que l’application de droits de douane « nuirait à la coopération commerciale » entre la Chine et l’UE, tout en assurant « avoir pris note » de la « volonté exprimée du côté européen de continuer à tenter de résoudre le problème ». le problème “par le biais de négociations”. La Chambre de commerce chinoise dans l’UE a demandé que la demande soit retardée autant que possible. Dans le même temps, la Chine a déjà ouvert une enquête sur les importations de viande de porc et de produits laitiers en provenance de l’UE, car elle estime qu’ils sont subventionnés.
L’association de la filière cognac en France s’estime déjà sacrifiée par l’Europe. “Nos demandes de report du vote et de solution négociée ont été ignorées. Les autorités françaises nous ont abandonnés. Nous ne comprenons pas pourquoi notre secteur est ainsi sacrifié”, a-t-il déclaré dans un communiqué.
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