L’Ukraine attaque des aérodromes russes pour détruire des avions et des munitions

À la suite d’une nouvelle vague d’attaques de l’Ukraine avec des engins aériens sans pilote, l’aérodrome de Marinovka, dans la province russe de Volgograd, a été touché jeudi matin, où un incendie s’est déclaré à cause de l’explosion de munitions. Le gouverneur régional Andrei Bocharov a déclaré que le bombardement “a été repoussé et la plupart des drones ont été détruits (…) à la suite de la chute des fragments, un incendie s’est déclaré sur le territoire des installations du ministère de la Défense”. “Il n’y a pas de victimes”, a-t-il souligné.

La population locale diffuse des photos et des vidéos des événements et assure avoir entendu dans la zone le vol de drones, le fonctionnement de la défense anti-aérienne russe, des tirs dans la zone de l’aérodrome et des détonations de munitions qui, apparemment, ont duré plusieurs minutes. . Selon ces témoignages, les premières explosions se seraient produites vers trois heures trente du matin. L’un des habitants a rapporté lors d’un chat local qu’il avait été demandé aux gens de prendre leurs documents, car “il pourrait y avoir une évacuation”.

Selon des images fournies par la NASA, plusieurs incendies se sont déclarés sur l’aérodrome de Marinovka qui abritait en début de semaine une trentaine d’avions militaires et huit camions. On pense que l’attaque aurait pu détruire un entrepôt de missiles, d’où les explosions continues. Ce qui s’est passé a contraint l’aéroport civil de la ville de Volgograd, l’ancien Stalingrad, à suspendre temporairement le trafic aérien. Le ministère russe de la Défense a indiqué que treize drones avaient été abattus dans la nuit au-dessus de cette région. Sept autres ont été détruits dans la province de Rostov-sur-le-Don, quatre à Belgorod, deux à Voronej, un à Briansk et un à Koursk.

entrepôt de missiles

La veille, mercredi, plusieurs médias ukrainiens faisaient état d’une autre attaque de drone contre l’aérodrome de Savasleika, dans la région de Nijni Novgorod, où un chasseur Mig-31 et deux avions de transport militaire Il-76 ont été détruits. Cette même base avait déjà été bombardée le 14 août, lorsque des avions ukrainiens avaient également atteint d’autres aéroports de trois provinces russes. Il s’agissait, selon la presse de Kiev, de la plus grande offensive lancée avec ce type d’engins contre les infrastructures militaires russes dans le but de détruire les avions que Moscou utilise régulièrement dans ses bombardements.

Le président russe Vladimir Poutine a organisé ce jeudi une réunion par vidéoconférence pour discuter de la situation actuelle dans les régions de Koursk, Belgorod et Briansk avec la participation des gouverneurs respectifs. Lors de la réunion, le chef du Kremlin a expliqué que “l’ennemi a tenté de bombarder la centrale nucléaire de Koursk pendant la nuit”. “L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a été informée et promet de venir envoyer des spécialistes pour évaluer la situation.”

Alexeï Smirnov, gouverneur de Koursk, a déclaré que “la situation à la centrale nucléaire est stable, tout fonctionne comme d’habitude”. Il n’existe aucune confirmation indépendante selon laquelle les troupes ukrainiennes auraient effectivement tenté d’attaquer cette installation. L’AIEA n’a pas non plus observé de telles tentatives, même si un porte-parole de l’organisation a annoncé que son directeur général, Rafael Grossi, “visiterait la semaine prochaine” cette centrale nucléaire.

Au cours de la conférence télématique, le gouverneur de la région de Briansk, Alexandre Bogomaz, a rapporté que sur son territoire “les militaires ukrainiens ont tenté d’entrer mercredi après-midi par la ville de Klimovo, mais ils ont été expulsés après des affrontements avec les unités des gardes-frontières russes”. Cette zone est située tout près de la frontière avec la Biélorussie et à environ 240 kilomètres au nord-ouest de Sudzha, où les forces de Kiev sont entrées dans la province de Koursk le 6 août.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est pour sa part rendu jeudi dans son pays la région de Sumi, frontalière de Koursk et faisant l’objet de bombardements continus de l’armée russe pour tenter de stopper l’incursion de Kiev. Le président a indiqué que ses forces avaient capturé une nouvelle ville à Koursk, où elles en ont occupé plus d’une centaine au cours des deux dernières semaines.