industrie sidérurgique
L’aciérie de Tarente a une histoire mouvementée puisqu’elle est passée sous le contrôle du gouvernement en 2015. — © gettyimages
L’usine sidérurgique Acciaierie d’Italia de Tarente, dans le sud de l’Italie, serait placée sous tutelle de l’Etat. ArcelorMittal, qui détient plus de la moitié des actions de l’usine, réagit avec colère.
L’usine, qui compte plus de 8 000 salariés, est accablée par de lourdes dettes et ne peut plus payer nombre de ses fournisseurs. Les factures d’énergie sont également devenues trop élevées pour l’entreprise. Mais parce qu’ArcelorMittal refuserait d’injecter des fonds supplémentaires dans l’entreprise, l’agence gouvernementale italienne Invitalia, qui détient une participation minoritaire, a demandé dimanche soir au ministère italien de l’Économie d’activer la procédure de surveillance de l’État.
ArcelorMittal est en colère parce que la question n’a pas été discutée au sein du conseil d’administration. “C’est une violation flagrante de l’accord que nous avons signé avec Rome”, a déclaré le géant de l’acier.
Les syndicats des aciéries se réuniront lundi soir à Rome. Le gouvernement de Giorgia Meloni y révélera ce qu’il compte faire de l’usine. L’intention serait de poursuivre l’activité et de sauver des milliers d’emplois. Dans le cadre de la procédure de contrôle de l’État, des commissaires du gouvernement sont nommés pour gérer l’entreprise et élaborer un plan de sauvetage en attendant un nouvel investisseur. Selon les médias italiens, l’ukrainien Metinvest serait intéressé puisqu’il a perdu le contrôle de son aciérie de Marioupol (Azovstal) en mai 2022. L’italien Arvedi et l’indien Vulcan Green Steel ont également déjà manifesté leur intérêt pour l’usine.
L’aciérie de Tarente a une histoire mouvementée puisqu’elle est passée sous le contrôle du gouvernement en 2015. En 2018, une participation majoritaire a été cédée à ArcelorMittal. L’usine a également une mauvaise réputation en matière de pollution environnementale. En 2021, deux anciens propriétaires ont été condamnés à plus de vingt ans de prison pour les émissions toxiques qui ont coûté des vies.
À l’époque, ArcelorMittal avait promis la réhabilitation du site et une augmentation de la production à 8 millions de tonnes par an d’ici 2025. Mais en réalité la production est tombée à moins de 3 tonnes en 2023, en raison des prix élevés de l’énergie. (blg)
2024-02-19 22:20:38
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