L’utilisation du forçage génétique pour lutter contre la bilharziose : une nouvelle voie prometteuse contre cette maladie parasitaire

L’utilisation du forçage génétique pour lutter contre la bilharziose : une nouvelle voie prometteuse contre cette maladie parasitaire

La bilharziose est une maladie parasitaire majeure qui occupe la deuxième place après le paludisme parmi les maladies parasitaires humaines. À l’échelle mondiale, plus de 250 millions de personnes nécessitent un traitement préventif régulier, ce qui équivaut à la population combinée de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie. Cependant, il est probable que de nombreux lecteurs de ces lignes n’aient jamais entendu parler de cette maladie. En effet, la bilharziose a longtemps été considérée comme un problème des pays du Sud. Elle était endémique en Afrique subsaharienne, au Brésil où elle a été importée par le commerce des esclaves, ainsi qu’en Asie du Sud-Est. Mais depuis 2014, la maladie est également devenue un problème en Europe. Notre laboratoire a découvert que la bilharziose est maintenant présente dans le sud-est de la Corse, où plusieurs cas sont recensés chaque année. Bien qu’il soit peu probable que cette maladie entraîne la mort, elle entrave le bien-être, la capacité de travail et de prendre soin de sa famille. Il est donc préférable de s’en prémunir. Il existe un médicament efficace contre cette maladie, mais il ne prévient pas les réinfections. Malgré des décennies de recherche, aucune autre molécule ni vaccin n’ont pu être développés. Cependant, la génétique pourrait offrir de nouvelles armes pour lutter contre ce parasite invalidant. La bilharziose est causée par de petits vers qui résident dans les veines proches de l’intestin ou de la vessie. Ils sont appelés schistosomes ou “corps fendu” en grec ancien. Les schistosomes sont transmis par des escargots d’eau douce porteurs du parasite. Ces escargots sont les hôtes intermédiaires, tandis que l’hôte final est un mammifère (rongeurs, bétail, être humain…). Les larves de schistosomes se multiplient dans l’organisme des petits escargots aquatiques et infectent ensuite les mammifères, y compris les êtres humains. Une fois que les larves sortent du corps des mollusques et se dispersent dans l’environnement aquatique, elles ont environ 4 heures pour trouver un hôte final qui nage ou marche dans l’eau, sinon elles meurent après quelques heures seulement. Les larves percent alors un petit trou dans la peau de leur hôte et migrent dans son organisme, où elles deviennent des adultes capables de se reproduire. Les femelles s’enchâssent dans les mâles et commencent à pondre des centaines d’œufs par jour. Ces œufs sont excrétés avec les excréments ou l’urine et peuvent se retrouver dans l’eau, libérant ainsi un deuxième type de larves capables d’infecter les escargots d’eau douce. Les conséquences de la bilharziose peuvent être graves, notamment une anémie, un retard de croissance, une inflammation de l’intestin et de la vessie avec présence de sang dans les urines. Les œufs piégés dans le foie peuvent entraîner une inflammation chronique et un risque de développement d’un cancer du foie. À l’heure actuelle, le médicament Praziquantel est disponible pour lutter contre la bilharziose, mais il ne prévient pas les réinfections et doit donc être administré régulièrement. Une approche génétique, appelée “forçage génétique”, pourrait être utilisée pour lutter contre les schistosomes. Cette technique permettrait d’introduire un gène nocif dans les parasites, ce qui les éliminerait. Des recherches sont en cours pour développer cette approche et produire des parasites porteurs de gènes “suicide” qui pourraient éliminer les vers responsables de la maladie. Cependant, il y a des risques potentiels et des limites à prendre en compte, et des études approfondies doivent être menées avant que cette méthode puisse être utilisée à grande échelle.
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2023-09-28 22:14:08

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