Swissmedic, Institut suisse des produits thérapeutiques
Berne, 08.02.2024 – En 2023, l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) a saisi au total 6659 importations illicites de médicaments sur mandat de Swissmedic, l’Institut suisse des produits thérapeutiques. Les stimulants de la fonction érectile restent le médicament le plus fréquemment importé illégalement, devant les somnifères et les tranquillisants, les hormones (dont la mélatonine), ainsi que les sprays nasaux et les laxatifs. Parmi les envois saisis, près de 3000 provenaient d’Inde, soit 43 %. Les pays d’expédition et de fabrication de ces produits illégaux changent continuellement, dans un contexte de course poursuite depuis des années entre les autorités et les vendeurs illégaux.
En 2023, l’OFDF a saisi 6659 envois illicites de médicaments, contre 6793 l’année précédente). Depuis des années, ce sont les stimulants de l’érection qui dominent le classement des médicaments illégaux. Or il arrive souvent que ces «médicaments» importés de l’étranger ne contiennent aucun principe actif ou qu’ils renferment des principes actifs mal déclarés – voire des additifs potentiellement nocifs. Swissmedic déconseille régulièrement d’acheter des médicaments provenant de sources douteuses – et notamment de magasins en ligne – car ce faisant, on soutient des réseaux criminels, mais on met aussi sa santé en danger. De plus, il est indispensable de consulter personnellement un spécialiste en amont pour utiliser des médicaments soumis à prescription médicale en toute sécurité.
Quand les autorités et les vendeurs illégaux jouent au chat et à la souris
En ce qui concerne l’origine des envois saisis, c’est l’Inde qui occupait la première place du classement l’année dernière, même s’il s’agit ici d’un instantané et que la situation peut évoluer rapidement. En effet, dans le commerce des médicaments illégaux, les vendeurs changent sans cesse de mode opératoire, notamment en modifiant rapidement les lieux de production et d’expédition de leurs produits au gré des mesures prises par les autorités. Aussi la part des envois saisis qui venaient d’Europe orientale s’est-elle réduite de 34 à 17 % en l’espace d’un an, principalement en raison d’une action que les autorités polonaises ont initiée à l’encontre des réseaux criminels en coordination avec d’autres pays. Suite à cette action, ces réseaux ont modifié leur chaîne logistique en s’éclipsant en Inde, d’autant qu’ils pouvaient y bénéficier de frais d’expédition moins élevés qu’en Europe.
Dans la lutte contre le commerce illégal de médicaments, la qualité de la coopération nationale et internationale entre les autorités constitue un facteur décisif. Car ce sont les autorités qui, à coup de lois, de contrôles, d’enquêtes et de coopérations internationales, travaillent main dans la main pour contrer ce commerce illégal. En Suisse, Swissmedic entretient des contacts étroits avec l’OFDF, avec Swiss Sport Integrity, et avec les cantons. Toutefois, parallèlement à ce qu’entreprennent les autorités, les consommateurs sont les premiers à pouvoir eux aussi freiner les réseaux criminels actifs à l’échelon international. En n’accordant aucun crédit aux produits pourvus de noms mélodieux et assortis de promesses peu plausibles, et en s’abstenant de commander ces médicaments, tout un chacun apporte une contribution importante à ce combat.
Destruction des médicaments illégaux et procédures administratives
Quelque 90 % (5986) des envois de médicaments illégaux qui ont été saisis ont fait l’objet d’une procédure simplifiée, ce qui a permis à Swissmedic et à l’OFDF de retirer du marché et de détruire certaines préparations et certains principes actifs (stimulants de la fonction érectile, produits amaigrissants et psychotropes illégaux surtout) afin de protéger la santé des personnes qui les avaient commandés. Par ailleurs, Swissmedic a mené 185 procédures administratives ordinaires sous suite de frais. La division pénale a traité 41 procédures administratives ouvertes pour importation illégale de médicaments, et a transmis en sus aux parquets cantonaux compétents 113 dossiers portant sur des envois mixtes, à savoir des envois qui contenaient à la fois des médicaments renfermant des stupéfiants et d’autres médicaments. Quant à l’OFDF, il a mené neuf procédures pénales et a transmis aux autorités cantonales 263 dénonciations d’importations illicites de médicaments renfermant des stupéfiants.
Faites preuve de bon sens !
Toute personne qui commande et prend des médicaments provenant de sources non contrôlées sur Internet ou sur les réseaux sociaux expose sa santé à des risques majeurs. La plupart des médicaments issus de sources douteuses sont livrés sans emballage ni information concernant le médicament (la «notice»). Le consommateur se retrouve ainsi sans aucune donnée quant à la posologie, aux limitations d’emploi, et aux effets secondaires potentiels. Et lorsqu’il s’agit de médicaments soumis à ordonnance, seuls les médecins et les pharmaciens sont en mesure de décider s’ils sont indiqués.
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