Le président français Emmanuel Macron a officiellement accepté mardi soir la démission du Premier ministre Gabriel Attal, mais ce dernier restera en poste à titre intérimaire jusqu’à ce qu’un nouveau cabinet soit formé à la suite d’élections anticipées non concluantes au début du mois.
Attal, qui n’a pris ses fonctions que le 9 janvier, devrait assurer le bon déroulement des Jeux olympiques de Paris, qui débutent le 26 juillet. Un gouvernement intérimaire ne devrait pas prendre de décisions politiques majeures ni soumettre de nouvelles lois au Parlement.
Attal a présenté sa démission pour la première fois au lendemain de la perte de la majorité par l’alliance centriste de Macron aux élections du 7 juillet.
Le 13 juillet, il a été élu chef du Parti de la Renaissance de Macron à la chambre basse, l’Assemblée nationale.
Le Nouveau Front populaire, alliance de gauche qui a remporté la plupart des sièges aux élections législatives, n’est toujours pas parvenu à s’entendre sur un candidat pour remplacer Attal.
La France insoumise, principal parti du Nouveau Front populaire, a rejeté lundi la candidature de Laurence Tubiana, économiste de 73 ans et ancienne émissaire française pour le climat, au poste de Premier ministre. Elle avait le soutien des socialistes, des communistes et des écologistes.
Manuel Bompard, coordinateur de France Insoumise, a qualifié sa candidature de « peu sérieuse ».
Quelques jours auparavant, les socialistes avaient rejeté Huguette Bello, 73 ans, une ancienne députée communiste soutenue par d’autres partis de l’alliance.
Aux législatives, le Nouveau Front populaire a remporté 193 sièges sur les 577 que compte l’Assemblée nationale. L’alliance de Macron arrive en deuxième position avec 164 sièges et le Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen en a remporté 143.
Le Parlement se réunira à nouveau jeudi et commencera par pourvoir le poste de président de l’Assemblée nationale et d’autres postes clés.
Tenter de trouver la majorité
On pense que Macron et Attal tentent toujours de trouver une majorité de centre-droit au Parlement qui exclurait à la fois la gauche et l’extrême droite de la nouvelle coalition.
Macron restera président jusqu’à la fin de son mandat en mai 2027, date à laquelle Le Pen devrait à nouveau être un rival majeur.
Le bureau du président a déclaré dans un communiqué que Macron avait appelé « les forces républicaines à travailler ensemble » pour former un nouveau gouvernement.
Ding Chun, directeur du Centre d’études européennes de l’Université Fudan à Shanghai, s’est dit optimiste quant à la capacité de Macron à rassembler une majorité au Parlement en s’appuyant sur le Parti socialiste de gauche et le Parti républicain de droite traditionnelle.
« Concernant les candidats possibles au poste de Premier ministre, Macron a encore de nombreux choix, comme l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui a été un fervent partisan de Macron », a déclaré Ding.
Ding a déclaré qu’il pensait que Tubiana et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avaient également une chance de diriger un nouveau gouvernement.
Gesine Weber, chercheuse au German Marshall Fund, a déclaré mardi sur X : « Les Jeux olympiques d’été à Paris commencent dans 10 jours, et je ne vois pas comment la France pourrait avoir un gouvernement d’ici là… à moins qu’il y ait des surprises à venir. »